Emplois aidés : les élus appelés à être force de propositions

23 octobre 2017

6 députés de La Réunion ont écrit à la ministre du Travail et à celle des Outre-mer pour leur demander de traiter La Réunion comme la Guadeloupe et la Martinique. Dans leur courrier, ces députés écrivent notamment ceci :

« Parallèlement à la baisse du nombre d’emplois aidés annoncée par le gouvernement, le préfet de Martinique et une délégation de syndicats et de maires de l’île ont signé, le 27 septembre dernier, un accord entérinant le maintien des contrats au niveau prescrit en 2016 « jusqu’à la mise en place d’un dispositif plus satisfaisant pour l’emploi durable des personnes concernées » avec un taux de prise en charge identique.

De même, un courrier, du 13 octobre dernier, de la Ministre des Outre-mer au président de la Délégation aux Outre-mer, M. Olivier Serva, nous apprend que les besoins de contrats aidés en Guadeloupe seraient comblés en 2017 au même niveau qu’en 2016 et dans les mêmes conditions « que l’accord avec la Martinique afin de respecter le principe d’équité entre territoires ». »

À La Réunion, le nombre d’emplois aidés est en diminution en 2017 et le sera encore en 2018 par rapport à l’année de référence, 2016. En 2019, ce sera la fin des contrats aidés. Vendredi, lors de la conférence de presse de la CGTR, Max Banon avait mis en garde contre les conséquences désastreuses de cette décision. Cela signifie 25.000 suppressions d’emploi et autant de drame pour les familles qui vont connaître le chômage.

En Guadeloupe et en Martinique, un accord a pu être conclu. Mais la situation est très différente de celle de La Réunion. Dans son dernier rapport, la Cour des comptes indique que :

« Selon les données de l’Agence de services et de paiement (ASP), 26 100 contrats aidés ont été financés dans les collectivités territoriales et les établissements publics en dépendant en 2015 pour un coût de 118,5 millions d’euros à La Réunion. À titre de comparaison, les emplois aidés de ces employeurs ont été de 4 300 en Martinique et de 3 800 en Guyane. Les bénéficiaires de contrats aidés dans les collectivités locales représentent 7 % de la population active de La Réunion. »

Autrement dit, à La Réunion, la proportion d’emplois aidés est bien plus grande à La Réunion que dans les autres départements d’outre-mer. Cela signifie que pour l’État, le maintien de son co-financement à l’identique a un impact moins important pour lui aux Antilles qu’à La Réunion. L’accord sur le maintien des emplois aidés était donc d’autant plus facile à obtenir en Guadeloupe et en Martinique qu’il est difficile à La Réunion.

Eu égard au cadeau fiscal de 3 milliards d’euros donné par les plus riches par ce gouvernement suite à la suppression de l’ISF, la somme versée par l’État pour les emplois aidés à La Réunion apparaît comme une goutte d’eau, à peine 5 %. Mais même cela, le gouvernement ne veut pas le lacher. Pour contrarier cette orientation, les élus peuvent être force de propositions en mettant en avant des solutions alternatives. Pour sa part, le PCR propose de mutualiser les crédits pour financer la création de deux grands services dans l’environnement et l’aide à la personne. Ce sont 50.000 solutions durables pour répondre à des besoins qui vont se manifester dans la population.

J.B.

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