Emplois menacés

23 août 2005

On sait que le principal défi à relever à La Réunion afin de respecter le droit des Réunionnais au travail consiste à créer 140.000 emplois au cours des vingt-cinq années à venir. En effet, le nombre de personnes en âge de travailler, soit la population active, va passer de 300.000 aujourd’hui à 440.000 en 2030, lorsque le total de la population réunionnaise atteindra le million d’habitants. Pour que la demande de cette population active soit satisfaite, il faudra donc créer 5.600 emplois nouveaux chaque année, sans compter les 4.000 emplois qu’il faudrait créer par an pour que les 100.000 personnes déjà inscrites à l’ANPE puissent avoir un travail à plein temps. Soit un total de 9.600 par an. Or, le dynamisme de l’économie réunionnaise - bien réel et souligné par tous les spécialistes - ne crée que 3.500 emplois par an actuellement. On est donc loin du compte pour relever ce défi essentiel. Et seul un profond changement de politique peut nous permettre d’y parvenir, comme le montrent l’échec et les insuffisances des politiques du passé.
L’actualité nous montre que ce problème risque encore de se compliquer, vu le nombre d’emplois menacés dans plusieurs secteurs : un millier d’emplois dits aidés risquent d’être supprimés dans l’Éducation nationale ; le BTP risque de perdre entre 1.000 et 1.200 emplois si l’Union européenne supprime la TVA à taux réduit comme le demande le gouvernement allemand ; des milliers de petits et moyens planteurs ainsi que des employés de nombreux secteurs vont perdre leur travail si l’on applique à notre filière-canne la baisse de 39% du prix du sucre découlant de la réforme de l’organisation européenne du marché du sucre ; des centaines d’emplois sont menacés sur le port de La Pointe des Galets en raison de l’application de directives européennes...
D’où l’importance d’aller plus loin dans la concertation générale entre Réunionnais et dans leur rassemblement sur un plan pour régler le problème de l’emploi.

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus