En pleine forme !

31 mai 2005

Les propagandistes du “oui” - surtout chez les dirigeants socialistes - ont commenté depuis dimanche le vote majoritaire pour le “non” comme l’expression d’"un malaise", d’une "souffrance" ou d’autres symptômes exprimant selon eux la "mauvaise santé" du camp du “non”, de La Réunion et de la France en général.
L’idée qui sous-tend de tels propos est toujours la même : dire “non” à cette Constitution ne peut être que le fait de gens à qui il manque forcément quelque chose ; la santé, ou l’intelligence. Et pourquoi pas les deux mon capitaine, comme disait l’autre ! Un “non” positif, pour le présent et pour l’avenir, leur est tout simplement impensable.
C’est pourtant dans cette direction-là qu’ils ont quelque chance de saisir la portée réelle de ce vote et donc de raccrocher avec les espérances populaires, trahies dans ce scrutin pour un plat de lentilles appelé “présidentielle de 2007”.
Face à ces manigances et ces arrière-pensées de politicailleries franco-françaises, le “non” a été très majoritairement une réponse de bon sens et déterminée sur le sens de la construction européenne.
C’est un “non” d’espoir, parce que les peuples d’Europe et d’Outre-mer attendent de cette construction autre chose que la vie chère et le chômage.
C’est un “non” de résistance à une tentative de mainmise totalitaire du libéralisme sur les institutions européennes.
C’est enfin un “non” de dignité, porteur d’une leçon cinglante pour tous les résignés à cette domination du libéralisme.
C’est un “non” en pleine forme ! Et il va nous en falloir, de la santé, pour faire admettre tout ceci à nos dirigeants européens.

Pascale David


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