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par le Dr Raymond Vergès

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Enawo et la route en mer

jeudi 9 mars 2017

La semaine dernière, la maire de La Possession annonçait qu’elle était favorable à l’ouverture d’une carrière proche du centre-ville pour alimenter en roches massives le chantier de la route en mer. Une délibération du Conseil municipal de La Possession allant dans ce sens a d’ailleurs été votée. Elle répondait favorablement à une demande de la Région Réunion. En échange d’autoriser l’exploitation du site de la ravine des Lataniers, la Région s’engage à subventionner la construction d’une route par la commune de La Possession. Un des arguments évoqués était de dire que c’était la solution la plus « écologique » pour La Réunion, car le site d’extraction prévu dans la ravine des Lataniers est le plus proche du chantier.

Mardi, la Région Réunion a remis les pendules à l’heure. Elle demande au préfet de rendre possible l’ouverture d’une autre méga-carrière à Bois-Blanc, à plusieurs dizaines de kilomètres du chantier. Elle sollicite du représentant de l’État le classement du site en projet d’intérêt général. Une telle décision permet de passer outre l’opposition des personnes et des communes concernées. La bataille de Bois-Blanc est relancée. Cela souligne que sans cette carrière, le chantier de la route en mer ne pourra pas continuer. Ces promoteurs l’ont en effet lancé sans avoir la garantie d’avoir les matériaux nécessaires à leur disposition.

Au moment où ont lieu ces tentatives de relancer un projet mal engagé, un violent cyclone touche Madagascar. Cela se passe à 800 kilomètres de nos côtes. Cela rappelle que La Réunion est un pays tropical. Notre île peut elle aussi être touchée par un tel phénomène. Il est à noter que les météorologues ont constaté que la zone d’évolution des cyclones tropicaux très intenses se décale vers le Sud et se rapproche donc de La Réunion. Dans ces conditions, la logique voudrait que cessent la construction de nouvelles infrastructures dans la zone littorale, et que dans ce secteur, la priorité soit la protection de la population.

Mais ce n’est pas la politique menée par les soutiens de la route en mer. Que restera-t-il des milliards dépensés quand un cyclone tropical très intense frappera la route en mer ?


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