L’année 2015 avait été retenue par l’Organisation des Nations unies (ONU) comme délai pour l’atteinte des “objectifs du millénaire”. Mais au regard de la pauvreté plus que persistante, le monde est loin d’aboutir à cet objectif dans dix ans. En effet, selon le récent rapport de l’ONU sur la situation sociale dans le monde en 2005, les inégalités sont plus affirmées qu’il y a une dizaine d’années. Ce phénomène est caractérisé par le chômage dont sont victimes les jeunes, qui constituent un peu plus de 47% des 186 millions de personnes sans-emploi sur la Terre. "L’incapacité des pays à intégrer les jeunes demandeurs d’emploi dans l’économie structurée a des conséquences graves, qui vont de la croissance de l’économie informelle à l’instabilité croissante dans ces pays", indique le rapport de l’ONU.
S’élever au-dessus du seuil de la pauvreté (1 dollar par jour) est encore un luxe pour de nombreux travailleurs du monde, surtout les non qualifiés, ajoute ce rapport. D’où l’interpellation de l’ONU, qui suggère vivement dans ses nombreuses recommandations de remédier aux déséquilibres nés de la mondialisation du marché, de promouvoir la démocratie et l’État de droit, de mettre en place un programme de protection sociale et d’élargir les possibilités d’emploi productif et décent.
Quand on voit l’ampleur de ces défis à relever à l’échelle du monde et quand on sait à quel point nous-mêmes ici à La Réunion nous sommes concernés par ces défis, on se dit qu’il serait opportun que les détenteurs du pouvoir politique et médiatique dans notre île élèvent le niveau de leurs interventions et de leur réflexion.

L. B.
(avec “Le Messager” de Douala au Cameroun)