Entre vengeance et rédemption*

12 juillet 2007

L’annonce par le chef de l’État qu’il n’appliquera pas, ce 14 juillet, la tradition républicaine des grâces permettant à quelque 3.000 prisonniers d’être libérés un peu avant la fin de leur peine inquiète beaucoup de monde. Ces inquiétudes sont d’autant plus fortes que, selon l’Observatoire international des prisons (O.I.P.), les prisonniers en surnombre seraient déjà 12.000.
De plus, l’instauration de "peines-plancher" fait craindre un accroissement de la population carcérale de 10.000 détenus par an. Dans un tel contexte, l’O.I.P. redoute que l’absence de grâce soit l’« étincelle pouvant mettre le feu aux prisons ».

Huguette Bello déclare au "Quotidien" qu’à La Réunion ce problème est particulièrement grave car il y a, au minimum, 300 détenus en trop dans les prisons. « Et on sait parfaitement que l’ouverture de la prison de Domenjod ne suffira pas à résoudre le problème ».
Pour la députée, le manque de personnel pénitentiaire et les conditions de la détention sont un handicap à la réinsertion sociale des détenus. Elle déplore aussi le manque de prévention de la délinquance et de la criminalité.

Mardi matin, sur les ondes de K.O.I., plusieurs auditeurs, avec Jean Saint-Marc, ont déploré eux-aussi cette absence de grâce pour les détenus méritant une remise de peine. Pourquoi briser leur espoir et les décourager de s’améliorer ?
Quel est le sens du 14 juillet s’il ne tend pas vers plus de justice ? Quel signal lance-t-on à cette occasion vers les prisonniers ? Entre vengeance et rédemption, la fête nationale ne devrait-elle pas être l’occasion d’appliquer la devise de la République ?

L. B.

* rédemption : action de ramener quelqu’un au Bien, de se racheter.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus