Érémistes largués

27 juillet 2005

Cité dans “le Monde” d’hier, le président du Conseil général du Rhône dénonce la décentralisation de la gestion du RMI : "personne ne peut prendre ça comme un cadeau".
Ce président de Département est aussi un sénateur, membre de l’Union centriste, le même parti qu’Ibrahim Dindar, vice-président du Conseil général de La Réunion. Et il affiche ses inquiétudes face à cette décentralisation. Selon lui, "le transfert du RMI ne s’accompagne pas des moyens adaptés permettant aux Départements d’exercer leurs responsabilités".
Ainsi, contrairement aux engagements pris au plus haut niveau de l’État, les transferts financiers ne sont pas à la hauteur de la compétence transférée. La raison invoquée est la hausse importante du nombre d’allocataires. Mais cette hausse provient de la crise économique et de la diminution des droits des chômeurs, ce qui pousse davantage de demandeurs d’emploi vers le RMI. Or tout ceci n’est pas prévu par la dotation de l’État. Résultat : il manque 430 millions d’euros.
Les associations de chômeurs dénoncent les chasses aux érémistes car les Départements n’ayant pas les moyens financiers de faire face à leurs responsabilités, ils s’en prennent à ceux qui sont condamnés à survivre avec un RMI.
Le premier coupable de cette situation, c’est le gouvernement qui a, sous couvert de décentralisation, organisé un véritable largage des érémistes, sans donner les moyens aux collectivités d’assumer correctement cette nouvelle compétence.
Décentraliser ne signifie pas se décharger à bon compte de ses responsabilités. C’est pourtant ce que font les gouvernements successifs depuis 2002, que cela soit dans le social ou dans l’enseignement avec le transfert sans concertation des TOS.

Manuel Marchal


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