Et nos spécificités ?

11 mai 2005

Il est une réalité à laquelle personne ne peut se dérober : La Réunion du million d’habitants. Ce sera chose faite dans vingt ans. Demain. Cela signifie qu’en peu de temps, notre île doit se préparer à accueillir une population supplémentaire, comparable à celle du début de la départementalisation.
Cela donne la mesure des défis que La Réunion doit relever, tout en sachant qu’en 2005, le droit des Réunionnais à un travail et/ou à un logement est loin d’être respecté.
Cela signifie que plus que jamais, La Réunion a besoin d’un partenariat juste et solide avec l’Union européenne, car c’est en ce moment que notre île se prépare au million d’habitants.
C’est aussi en ce moment que les Réunionnais ont à se prononcer sur le projet de Constitution de l’Union européenne. Or, ce texte nous fait perdre un acquis considérable : la reconnaissance du droit à des "mesures spécifiques" disparaît. C’est la porte ouverte à toutes les remises en cause, à toutes les incertitudes.
Pourtant, aucune région de l’Union européenne ne verra sa population augmenter de 30% en une génération, aucune région de l’Union européenne ne connaît aujourd’hui un taux de chômage égal ou supérieur à La Réunion, aucune région de l’Union européenne n’est confrontée aux défis que nous devrons relever si nous voulons préserver la cohésion de notre société.
C’est à se demander pourquoi le projet de traité établissant une Constitution pour l’Union européenne nous prive des "mesures spécifiques", un outil juridique sur lequel nous pouvons jusqu’à présent nous appuyer pour envisager des actions sur le long terme, conditions du développement durable.

Manuel Marchal


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