Et si on changeait de société ? Le collectif Plus jamais ça propose un « plan de rupture »

30 août 2021, par David Gauvin

Entre revendications sociales et écologiques, le plan de rupture présenté par le collectif Plus jamais ça, le 25 août à Nantes, comprend trente-six mesures pour une « transformation profonde de la société ».

C’est un plan de rupture en trente-six mesures qu’a présenté mercredi 25 août le collectif Plus jamais ça, à l’occasion de l’université d’été des mouvements sociaux organisée à Nantes du 24 au 28 août. Ce collectif regroupe une quinzaine d’organisations environnementales comme Greenpeace, France Nature Environnement (FNE), les syndicats CGT, Solidaires et la Fédération syndicale unitaire (FSU), mais aussi Oxfam, Attac ou la Confédération paysanne. L’objectif de Plus jamais ça, né dans la foulée du mouvement des Gilets jaunes, est « de donner à voir que l’écologie et le social sont une seule et même question » et que « les intérêts des travailleurs, des militants syndicaux et écologistes sont les mêmes », a rappelé Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, lors d’une conférence de presse mercredi 25 août.

Les thématiques balayées dans le plan sont assez transversales, notamment la santé, les droits des femmes et celui des étrangers, le travail, l’agriculture ou encore la solidarité internationale. Alors que la crise liée au Covid-19 semble s’éterniser, les deux premières mesures de ce plan de rupture sont particulièrement d’actualité : la levée des brevets sur les vaccins et un plan d’urgence pour l’hôpital public et contre les déserts médicaux. Le plan appelle également à une « économie de la sobriété », « contre les mécanismes de surproduction et surconsommation ». Il propose une loi qui bloquerait l’expansion du e-commerce et interdirait la publicité des produits « très pollueurs ». Concernant le secteur aérien, Plus jamais ça s’oppose à la privatisation et à l’extension des aéroports et réclame l’« arrêt des vols courts quand une alternative en train existe ».

Ce plan de rupture appelle également à « l’abrogation de toutes les lois et circulaires restreignant les conditions d’accès au travail pour les migrant·es » et demande le droit de vote aux élections locales pour les étrangers résidant en France. Cette question qui a « disparu du programme de toutes les organisations politiques », devrait être remise « d’actualité », a souligné Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement (DAL). Les mesures proposées comprennent aussi des politiques pour contraindre les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, la revalorisation des minimas sociaux, une réforme de la Politique agricole commune (PAC), ou encore que l’aide alimentaire sorte de « la logique de débouché compensatoire de la production agro-industrielle et de la stigmatisation de ses bénéficiaires ».« La question qui vient évidemment est : “Où trouvez-vous l’argent pour financer tout cela ?” Pour nous, cet argent existe aujourd’hui », a avancé Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam. Selon le collectif, ces mesures pourraient être financées par une réforme fiscale « plus juste » et également la création d’une taxe sur les transactions financières, qui pourrait rapporter 10,8 milliards d’euros à la France. « Ce plan n’a pas vocation à être un programme complet de société », a précisé Marie Buisson. « On ne prétend pas être exhaustifs. On va poursuivre nos travaux pour les inscrire dans la durée », a ajouté Arnaud Schwartz, président de FNE.

Ce plan de rupture proposé par les mouvements sociaux a pour but d’allier la nécessaire transformation de la société à l’égalité sociale. Toutefois, les mesures ne peuvent être adoptées telles quelles à la Réunion. Les spécificités de la société réunionnaises méritent un « plan de rupture » réunionnais. Nous n’avons plus le temps d’attendre, les phénomènes climatiques extrêmes sont déjà arrivés. La crise économique est profonde. La route du commerce international ne passera pas par La Réunion. Et ceux qui croient encore que la Réunion peut être la porte d’entrée des produits de l’Union Européenne dans le marché africain, n’ont rien compris au monde dans lequel on est : la nouvelle donne du multilatéralisme expurgée des impérialistes. Mais la Réunion peut devenir le laboratoire du monde de demain, encore faudrait il que les responsables fassent le deuil de l’impérialisme français. La Réunion ne pourra se sauver que par elle même par un consensus sur une planification de notre développement, et l’outil c’est la conférence territoriale élargie. Il faut que les Réunionnais fassent leur révolution culturelle.

« La Révolution est un drame passionnel » Mao Tsé-Toung

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David Gauvin

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