Éviter la fracture

9 mai 2005

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Sur un point au moins, le projet de Constitution européenne est clair ; c’est celui qui concerne l’avenir des Régions ultra périphériques de l’Union européenne, dont La Réunion. Si ce projet est ratifié, cet avenir est inscrit dans l’article III-424 du projet, qui parle précisément des RUP. Et il le fait de façon très dangereuse.
En effet, comme l’explique le secrétaire général du PCR, cet article est en recul par rapport à l’article 299-2 du traité d’Amsterdam, qui gère actuellement les relations entre l’UE et les RUP. Comme “Témoignages” l’a démontré en publiant intégralement les deux articles en question, dans le second disparaissent deux acquis essentiels : premièrement, il ne parle plus des "mesures spécifiques" auxquelles ont droit les RUP grâce notamment aux actions menées dans le passé par les dirigeants de ces régions, dont Paul Vergès ; deuxièmement, il ne dit plus que les décisions concernant les RUP seront prises "à la majorité qualifiée" du Conseil européen et d’autres articles précisent que ces décisions seront prises "à l’unanimité".
Autrement dit, si le “oui” l’emporte et si ce texte de loi fondamental est appliqué, il sera plus difficile qu’aujourd’hui - voire impossible - d’obtenir de l’Europe des dispositions réglementaires et des aides financières permettant à La Réunion de relever ses grands défis. On ira vers une fracture aggravée entre notre île et le continent européen. La Réunion sera davantage soumise à la loi de la jungle appliquée par l’Organisation mondiale du commerce dans le cadre de la mondialisation des marchés.
Cela est prouvé par les textes mêmes et personne ne peut démontrer le contraire. Le seul moyen d’éviter cette fracture et d’affirmer notre volonté de bâtir avec l’Europe des relations partenariales solidaires, c’est donc de voter “non” à ce projet de traité catastrophique.

L. B.


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