Explosion de la Covid à Ła Réunion : et si le vrai responsable était le gouvernement

4 janvier 2022, par David Gauvin

Le taux d’incidence n’a cessé de croitre à la Réunion malgré les mesures prises par le gouvernement. Selon les derniers chiffres de Santé publique France, il s’approche des 1000 pour 100 000 habitants. L’épidémie s’est installé durablement chez nous.

A La Réunion, les conditions d’ouverture de l’aéroport ont permis d’importer le coronavirus et ses variants avec des conséquences dramatiques.

A ce jour, notre île compte 76 602 personnes contaminés et 409 mortes depuis le début de la pandémie. Le 13 octobre dernier l’île sortait pourtant de l’état d’urgence sanitaire pour y rentrer de nouveau le 1er janvier. Mais comment peut-on encore comprendre quoi que ce soit. La seule chose cohérente est celle des pics épidémiques et des dates de vacances scolaire en France. Si on corrèle les pics épidémiques, hors variant, on constate qu’ils interviennent à chaque fois que la France est en vacance scolaire et que les avions sont pleins. Ce sont des faits. Mais à l’heure d’aujourd’hui, le gouvernement refuse toujours le contrôle strict des frontières pendants un temps donné. Ce ne sont pas les hommes les responsables et surtout pas les Réunionnais eux-mêmes comme on aimerait le présenter. C’est la stratégie mise en œuvre qui est inefficace. On tente d’appliquer la solution qui semble adaptée à un pays qui a des frontières physique avec 8 pays et situé au centre des échanges de l’Europe, à une île dont la seule frontière est la mer et qui ne compte que deux points d’entrée du virus : le port et l’aéroport. On aurait du mettre en œuvre une stratégie adaptée, la stratégie zéro Covid.

La « stratégie zéro covid » est mise en application par plusieurs pays, et elle est défendue par de nombreux collectifs de scientifiques. Dans sa stratégie actuelle, la France opte presque pour « vivre avec le virus » en fixant, pour le déconfinement, un seuil élevé quant au le taux d’incidence (400 pour 100 000 habitants) ; tout en vaccinant au fur et à mesure. D’autres pays, comme l’Angleterre, avaient opté pour confinement total, strict, en choisissant de déconfiner quand la circulation du virus est redevenue basse, et la vaccination élevée. Des pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, ou encore la Corée du Sud, ont opté quant à eux pour la « stratégie zéro covid ». Une courte étude publiée dans The Lancet le 28 avril 2021, s’intéresse à l’efficacité de la stratégie zéro-covid, y compris sur le plan économique. Les chercheurs expliquent que « les pays qui visent systématiquement l’élimination — c’est-à-dire une action maximale pour contrôler le SARS-CoV-2 et stopper la transmission le plus rapidement possible — s’en sortent généralement mieux que les pays qui optent pour l’atténuation. » Les pays qui ont opté pour la stratégie zéro covid, donc l’élimination avec des mesures strictes prises très tôt, ont considérablement freiné la mortalité mais également permis la reprise rapide de l’économie ; et ce avec plus d’efficacité que les pays qui ont essayé de vivre avec le virus ou de prendre les mesures plus tardivement.

Les cinq pays ayant le plus clairement opté pour la stratégie zéro covid (Australie, Islande, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud) ont retrouvé leur niveau économique pré-pandémique. Par ailleurs, les mesures prises par ces pays, pourtant plus strictes et plus soudaines, semblent paradoxalement vécues comme moins liberticides par la population. « Les pays qui optent pour vivre avec le virus vont probablement représenter une menace pour les autres pays, notamment ceux qui ont moins accès aux vaccins », ajoute l’étude. La méthode zéro covid consiste notamment en trois grands axes simultanés dès l’apparition de quelques cas dans un lieu : Confiner localement (la ville, le département, la région concernée) ; Confiner strictement (écoles fermées) ; Confiner immédiatement (le jour même de la détection). L’idée de cette stratégie est d’éviter de « vivre avec » le coronavirus, et donc de l’éradiquer à la moindre apparition en prenant à ce moment-là les mesures fortes, afin que le quotidien soit dénué de cette menace constante. En clair, l’objectif n’est pas d’aplanir la courbe, mais de l’« écraser ». Comme les études scientifiques l’ont démontré, un confinement est efficace pour freiner le taux de reproduction du coronavirus, y compris un confinement local, mais il faut pour cela des mesures cohérentes durant cette période — notamment la fermeture des établissements scolaires et un dépistage massif à cette occasion. Il est par ailleurs nécessaire que les entrées et sorties de la zone confinée soient limitées et contrôlées.

Mais maintenant que le virus est installé, il faut pouvoir soigner les malades. Savez vous qu’il n’y a pas de traitement en circulation hors traitement hospitalier pour les cas lourds ? La covid aurait-elle eu autant d’impact sur notre vie, si comme d’autres maladie on aurait un traitement sur 5 jours et après c’était fini. Et pourtant les traitements existent. Deux nouveaux traitements sont en cours d’élaboration qui pourraient avoir un impact sur la pandémie, un an après le début des premières campagnes de vaccination. Il s’agit du molnupiravir du laboratoire Merck/MSD (commercialisé sous le nom de Lagevrio) et du Paxlovid de Pfizer. Ces deux antiviraux diminuent la capacité du virus à se répliquer et freinent ainsi la maladie. Ils réduisent les risques d’hospitalisation et de décès chez les patients si pris à un stade très précoce de l’infection. Ces deux médicaments sont en attente d’autorisation de mise sur le marché. Mais ce qui est frappant est que ces big Pharma l’annoncent par des communiqués de presse et non par des études scientifiques, le business a surpassé la science pour eux. La Chine annonce la mise sur la marché d’un traitement antiviral pour la fin janvier, et Cuba annonce détenir deux types de traitement efficace. L’épidémie est mondiale, nous ne pourrons pas y faire face si l’ensemble de la planète n’a pas accès au vaccin et au traitement. Les big Pharma ont fait assez d’argent avec l’épidémie, la People’s Vaccine Alliance révèlent que les sociétés derrière les trois vaccins les plus populaires contre la COVID – Pfizer, BioNTech et Moderna – réalisent des bénéfices combinés de 65 000 dollars par minute. Maintenant il faut lever les brevets et permettre à la planète entière de se soigner, sinon nous aurons tous les deux mois un nouveau variant plus dangereux que le précédent.
Dans tous les cas, l’épidémie a démontré que le système est à bout de souffle et qu’il faut en changer. Les décisions ne peuvent plus être prise à Paris pour nous sans nous.

« Errare humanum est, perseverare diabolicum » (« L’erreur est humaine, persévérer [dans son erreur] est diabolique ») Sénèque

Nou artrouv’

David Gauvin

A la Une de l’actuCoronavirusVaccins COVID-19Variants

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus