Face à l’impasse de l’intégration, la voie du bon sens et de la solidarité

29 avril 2019, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Samedi dernier, les organisateurs du meeting, à la salle Candin, ont diffusé un extrait du film “Maloya pour la Liberté”. Réalisé dans le cadre des élections au Parlement Européen en 1979, ce film retraçait la visite de Georges Marchais à La Réunion. De 1979 à 2019, quarante années séparent les 2 évènements. Julie Pontalba l’a fait remarquer à Ian Brossat qu’il n’était pas encore né et elle-même n’avait que 2 ans. Une nouvelle génération reprend le flambeau des relations PCF-PCR, fondées sur la solidarité entre les peuples d’outre-mer avec le peuple de France. Ce moment historique prend une place particulière dans la célébration des 60 ans de la création du PCR, le 18 mai 1959. Plus que jamais, le débat de fond porte sur l’intégration et l’autonomie.

En effet, en 1956, dix ans après le vote triomphal de la loi du 19 mars 1946, les Guyanais étaient les premiers à montrer l’impasse de l’intégration, en créant leur propre parti politique. Ils ont prôné la voie de l’Autonomie, suivis des Antillais (1957 et 1958), puis La Réunion en 1959. C’est à La Réunion que le débat a été le plus dur. Le Préfet Jean Perreau-Pradier avait été envoyé pour mater toute tentative d’émancipation. Ses méthodes avaient rencontré des alliés jusque dans les rangs socialistes. Par exemple, Albert Ramassamy a toujours considéré que la fraude et la répression étaient une nécessité pour empêcher Paul Vergès d’accéder aux responsabilités. Du reste, élu député en 1956, c’est en 1986 que Paul Vergès accédera de nouveau à l’Assemblée Nationale aux côtés de Elie Hoarau. Soit 30 années de luttes difficiles.

Aujourd’hui, l’émancipation est un mot utilisé par de nouveaux responsables politiques, Didier Robert et Ericka Bareigts. Ont-ils tiré les enseignements de l’impasse ? Quel est leur degré de conviction et de sincérité ? Nous connaissons la position caricaturale de Virapoulé : “Paris commande pas nous” ! Au-delà de la personnalisation des faits politiques, c’est la réalité structurelle qui commande. Jugez vous-mêmes.

L’Insee vient de publier que le taux de chômage à La Réunion est de 25 %. Témoignages a plongé dans ses archives pour montrer que ce taux est le même depuis 40 ans. Durant cette longue période, on ne compte plus le nombre d’élections où des candidats ont demandé à la population de croire en leur étoile, forcément, en s’attaquant au PCR, profitant de ses luttes ou en le dénigrant. Les illusions s’étalent au grand jour mais on continue à vendre du vent à une population dans le besoin extrême.

Dans le contexte des élections européennes, la réalité veut qu’en dehors de La Réunion, il n’y aura aucun représentant des autres peuples outre-mers. C’est un véritable scandale. Pour notre dignité, d’Homme et de Femmes Réunionnais, il est urgent de se montrer solidaire des autres peuples abandonnés, en appelant à remettre en cause la structure d’intégration néo-coloniale.

Face à l’impasse de l’intégration, la proposition d’une Assemblée décisionnaire par pays, en outre-mers, dotée de larges compétences et de moyens appropriés pour réaliser, sur plusieurs décennies, un projet concerté, semble être la voie juste. C’est la voie du bon sens.

Ary

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