Face à l’importance de l’échec scolaire
Se poser les bonnes questions

21 août 2009

Inquiétantes puisque, si au terme du cursus élémentaire 60 % des enfants ont donné 33 bonnes réponses (et plus) aux 60 questions posées, 40% des enfants restant ne maîtrisent que peu, voire très peu, la langue française.
Et cette incompréhension conduit 53% des enfants à donner moins de 18 bonnes réponses aux 40 questions posées lors de l’évaluation en mathématiques.
Il convient donc de s’interroger, et même de remettre en cause le chiffre de 28% d’enfants recensés comme ayant de “bons acquis” en français. Car si 53% des enfants ont des acquis fragiles, voire extrêmement fragiles en maths ne serait-ce pas d’abord et avant tout parce que — même s’ils sont classés dans la catégorie « bons acquis » en français — l’évaluation en mathématiques établit qu’ils ne comprennent pas les énoncés des questions qui leur sont posées. Ils peuvent déchiffrer, prononcer les mots, mais sans en comprendre vraiment le sens. Cette incompréhension a pour synonyme l’illettrisme.
De là notre inquiétude. Au moment où ils vont entrer dans le secondaire, 40% de ces pré-ados 1, en même temps que surviendront les troubles de la personnalité liés à la puberté, vont devoir vivre avec ce sentiment d’échec que les conseils de classe autant que leurs propres camarades, ne manqueront pas de souligner.
40% des enfants en situation d’échec en français, 53% en mathématiques, lorsque le système éducatif, malgré les trésors de bonne volonté déployés par les enseignants et les enseignés 2, est confronté à de tels résultats, ne serait-il pas temps d’en rechercher les raisons ? Les vraies raisons, celles qui n’accableront ni les parents, ni les enseignants non plus que les enfants.

Jean Saint-Marc

1 – La proportion se situant plutôt entre 40 et 53%.
2 - Sans oublier les sacrifices consentis par les parents et les efforts incontestables des collectivités.


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