Faire avancer la société

1er avril 2006

Le mouvement social contre le Contrat première embauche (CPE) est tellement légitime qu’il reçoit un très large soutien de l’opinion. À l’inverse, les responsables politiques favorables à ce type de contrat de travail précaire sont de plus en plus isolés. Alors ils utilisent les arguments habituels pour discréditer ceux qui combattent le CPE.
Ainsi, à en croire certains, les lycéens qui font grève n’ont rien à dire car ils ne savent pas ce que c’est de travailler, les grévistes empêchent les autres d’étudier et ils gênent ceux qui vont sur leur lieu de travail. Bref, ce sont des râleurs dont le comportement perturbe la bonne marche d’une société.
Malgré toute cette campagne de dénigrement, l’objectif du mouvement est connu de la population et il est soutenu par plus de 80% de l’opinion, selon un sondage paru jeudi dans “le Parisien”. L’immense majorité des Français veut le retrait du CPE, les diviseurs ont échoué.
Parallèlement à la montée en puissance de la protestation, la convergence des revendications entre les lycéens, les étudiants et les travailleurs se traduit dans l’action unitaire et dans un très large rassemblement des forces vives.
C’est un moment décisif : le mouvement sera-t-il assez fort pour faire échouer ceux qui veulent revenir sur toutes les avancées issues de la lutte victorieuse contre le nazisme, contre le statut colonial et pour l’application de l’égalité ? Comme lors du référendum sur la “Constitution Giscard” du 29 mai dernier, nous sommes devant un choix : pour ou contre le “chacun pour soi” et la loi du marché à tout prix. Souvenons-nous que le 29 mai dernier, une large majorité s’était prononcée pour une autre société que celle promise par la “Constitution Giscard”.

Manuel Marchal


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