Faudra-t-il un jour qualifier de crime le gaspillage de l’argent public par des élus ?

14 octobre 2013, par J.B.

Il y a 5 ans, la faillite d’une banque américaine a eu des conséquences désastreuses, et le monde entier ne s’est toujours pas relevé de cette crise, écrasé par le poids de l’endettement. La France, elle-même, s’endette de 45 milliards par an malgré les plans d’austérité. Cela n’a servi à rien, car les endettements s’envolent. C’est le moment choisi à La Réunion par les Collectivités pour emprunter.

La ville de Détroit, aux États-Unis, a été mise en faillite en juillet. La grande cité, connue pour son industrie automobile, ne pouvait plus payer ses dépenses courantes ainsi que la dette accumulée par les maires successifs. Le constat de faillite lui permet d’ouvrir une série de discussions avec ses créanciers, en vue d’un étalement plus supportable. De son côté, le gouvernement américain a annoncé l’octroi à Détroit d’une aide conséquente de 300 millions de dollars, pour supprimer des restes d’usines et remettre en état près de 80.000 infrastructures. Au même moment, l’ancien maire de la ville en faillite a été condamné à 28 ans de prison pour corruption.

À La Réunion, nos Collectivités ne craignent pas le sort réservé à la ville de Détroit, car ce sont les contribuables qui renflouent les caisses publiques. Dans ces conditions, des responsables de Collectivités ne se gênent pas pour se lancer dans des frais qui pèseront sur les générations à venir. Le Conseil régional, par exemple, s’apprête à engager des dépenses somptuaires afin de réaliser la Nouvelle Route du Littoral, alors même qu’aucun audit sur le coût global du projet n’a été réalisé. Pour ce 3e tracé, tous les services de l’État se sont donné le mot pour soutenir le commencement de sa réalisation, malgré plusieurs mises en garde.

Ces services se sont tous trompés dans le passé. On cherche les élus coupables qui ont fait ce choix. Ils se sont tous évanouis.

C’est pourquoi il serait judicieux d’envisager la condamnation des décideurs, pour gaspillage des fonds publics. Sinon, ils n’auront jamais aucune conscience de la réalité et continueront à emprunter, jusqu’au jour où ce gaspillage de l’argent public par des élus sera qualifié de crime.

J.B.


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