Festival de réjouissances

10 août 2005

Plus de 20.000 entrées payantes durant trois jours au festival de musique Sakifo. Presque autant de monde à un rassemblement de véhicules 4x4. Succès populaire pour le salon Flore et Halle comme pour le salon Expo-Bois et la Fête du Vacoa. Plein succès également pour la manifestation touristico-culturelle “Sur les traces d’Edmond Albius”, l’inauguration d’une nouvelle salle de spectacle dans les Hauts de l’île et les concerts de Chantal Goya.
Cela veut dire que des dizaines de milliers de Réunionnais se sont déplacés à travers l’île - le même week-end - pour faire la fête et prendre du plaisir dans des manifestations publiques. Preuve que le Réunionnais ne dédaigne pas l’ouverture aux autres, pour peu qu’il soit sollicité à bon escient.
Mais ce festival de réjouissances pourrait faire croire que le pays vit dans l’opulence et dans l’insouciance. On dirait que c’est l’île du “no problem”.
Pourtant, cette étiquette et cette apparence sont contredites par la réalité quotidienne des faits et des chiffres : les statistiques du chômage et du manque de logements ; la faiblesse du pouvoir d’achat d’une grande partie de la population face à une cherté de la vie qui justifie une indexation des revenus de l’autre partie de la population ; le fossé entre le monde de “sak nana” et celui de “sak na poin rien” ; les inquiétudes de nombreux Réunionnais quant à leur avenir et celui de leurs descendants...
Alors, faut-il voir dans cette frénésie de consommation de spectacles une façon de fuir précisément cette réalité réunionnaise marquée par des difficultés sociales de tous ordres ? Probablement. Mais il ne faut pas oublier pour autant que la satisfaction des besoins culturels est vitale. Ce qui repose le problème des “exclus de tout”. Et ils sont nombreux à La Réunion.

L. B.


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