C’est bien connu : dans le régime très présidentiel de la Vème République, le Premier ministre est, selon le terme consacré, un « fusible ». En clair : son rôle est de prendre les coups à la place du président de la République, voire, en bon fusible, de « sauter » pour protéger ce dernier en cas de surtension politique ou sociale. Du moins était-ce là la tradition forgée depuis 1958 : au chef de l’État, la hauteur et l’image d’une fonction « au dessus des partis ». Au chef du gouvernement de se colleter quotidiennement avec la mise en œuvre de l’action politique.
La présidentielle de 2007 a considérablement changé la donne. Incapable de déléguer, imbu à l’extrême des prérogatives présidentielles qu’il n’a cessé de renforcer par des modifications constitutionnelles, Nicolas Sarkozy s’est mêlé de tout, a voulu tout conduire, tout régenter, tout contrôler. On sait quelle cascade d’échecs a sanctionné ces brouillons exercices de volonté de toute-puissance.
Ratages sur la scène internationale, où l’omniprésident a « gâté » — entre autres — les pourparlers de paix en Géorgie, la présidence française de l’Union européenne, le sommet de Copenhague.
Catastrophes en série en politique interne : chute du pouvoir d’achat, montée de la pauvreté, hausse de la délinquance, explosion du chômage, creusement des inégalités. Cette dégradation des conditions de vie du plus grand nombre s’est accompagnée de la montée d’une classe chaque jour plus voyante et plus arrogante de privilégiés, regroupant les amis, relations et alliés d’un chef d’État qu’on a pu nommer à juste titre le « président des riches ». Conséquence : après un court état de grâce médiatique, la popularité du chef de file de l’UMP a eu vite fait de s’effondrer.
En s’attaquant aux retraites et en confiant le sale boulot à Éric Woerth, incarnation de la collusion entre le pouvoir d’État et les puissances d’argent, le président de la République a mis le feu aux poudres. Sous pression populaire, contesté dans sa légitimité même, il est tenté d’en revenir aux fondamentaux… et se propose de faire payer la facture de l’impopularité à François Fillon… qui n’a pas l’intention de se laisser faire.
Tranchant avec sa relative réserve habituelle, le Premier ministre a rajouté hier de l’huile sur le feu, annonçant qu’il n’y aurait ni recul ni concessions supplémentaires de la part de l’exécutif dans la bataille des retraites. En clair : Fillon, sachant que ses jours sont comptés à Matignon, refuse définitivement le dialogue social. Ce faisant, il engage l’État dans un rapport de force plus tendu que jamais avec le mouvement social. Incapable de procéder à un remaniement tant que le conflit n’est pas résolu, Nicolas Sarkozy n’a plus guère de marge de manœuvre. À moins de renoncer à son projet, il ne pourra éviter la confrontation directe avec une vague de contestation populaire de plus en plus puissante. Un choc dont pourrait bien sortir une crise de régime.
G.G.-L
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Messages
14 octobre 2010, 06:59, par tcherno-bill
la présidentialisation du régime a été renforcée par le passage au quinquennat qui ne laisse plus d’élections législatives en cours de mandat pour éventuellement neutraliser un Président qui ne donnerait pas satisfaction...La personnalité très égotique et peu délégatrice de Sarkozy accentue ce phénomène jusqu’à la caricature
et seul un grand démocrate aurait dans la situation présente la hauteur politique de dissoudre l’assemblée pour convoquer des élections législatives , ce qui permettrait de trancher sur le débat des retraites par exemple , avant que cela ne débouche sur une catastrophe nationale . Je vois là une anomalie constitutionnelle , qui pourrait poser beaucoup de problème à l’avenir , si on ne la corrige pas !
14 octobre 2010, 10:20, par Florence Vienne
Le journal "le Monde" relaie des appels à la "grève insurrectionnelle". Qu’en pensez-vous, M Legros ?