François Chérèque, l’envoyé spécial de la République

3 septembre 2013, par J.B.

Dans 2 semaines arrive l’envoyé spécial du gouvernement, l’ancien syndicaliste de la CFDT, François Chérèque. Il vient parler de la pauvreté. Ce déplacement est la plus grande humiliation infligée aux créatures médiatiques qui se vantent régulièrement d’avoir l’œil et les oreilles de Paris. A quoi sert cette pléthore de Députés, s’ils-elles ne sont pas capables d’expliquer la politique du gouvernement ?

Le hasard faisant bien les choses, François Chérèque est servi par les publications de l’INSEE sur les indicateurs sociaux qui qualifient La Réunion de « département hors norme » . Il ne sera pas au bord de ses surprises quand il apprendra que dans ce département sinistré, l’Etat verse à ses agents un supplément de revenu de 53% pour, entre autres, acheter la vie chère mais qu’il le refuse aux pauvres. Pour faire face à leurs besoins, ces derniers bénéficient seulement du même montant versé aux foyers en France, où la vie est moitié moins chère. Si bien que beaucoup de personnes disposent d’un reste à vivre de 5 euros par jour à peine. Arrivés au 20 du mois, il n’y a quasiment plus rien à manger. Les CCAS et les associations caritatives sont submergés de demandes de colis alimentaires.

L’envoyé du gouvernement aura tout le loisir de rencontrer Mme Vochrée, Maire du Conseil Municipal des Pauvres, qui a déjà écrit au Président de la République pour expliquer la situation des pauvres et présenter des propositions de bon sens. La Maire des Pauvres est membre de l’Appel de l’Ermitage qui a lancé, le 18 décembre 2012, un appel en faveur de « l’Abolition de l’extrême pauvreté, avant 2015 ».

Le symbole est très fort car en 1848, Sarda Garriga, commissaire de la République, envoyé dans l’île pour abolir l’esclavage, a fini par indemniser les esclavagistes alors que 62.000 esclaves n’ont strictement rien eu. Goûtant aux premières lueurs de la Liberté, ils furent lâchement abandonnés : sans argent, sans toit, ni terre, ils durent accepter l’humiliation, la pauvreté et la misère.

Dans ces conditions, 165 ans après 1848 et 12 ans après que la France ait reconnu que l’esclavage est un crime contre l’Humanité, l’envoyé spécial de la République devra user de ses talents pour faire avaler des mesurettes.

J.B.

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