Généralisation du CDI de mission : la précarité à vie

26 juin 2017, par J.B.

Parmi les mesures susceptibles d’entrer dans les modifications du Code du Travail figure la généralisation du CDI de mission. Ce contrat a pour particularité de pouvoir être rompu par l’employeur une fois que la mission pour laquelle une personne a été embauchée est terminée. Autrement dit, c’est de l’intérim sans les protections qui découlent de l’interim.

En France, ces CDI de mission sont utilisés dans le BTP. Une fois le chantier fini, le patron a l’obligation de rechercher un autre chantier pour le salarié concerné. S’il ne trouve pas, alors le contrat se termine et le travailleur est licencié pour motif personnel. Cela signifie qu’il bénéficie d’une allocation chômage égale à 57 % du dernier salaire, contre 75 % en cas de licenciement pour motif économique.

Bien entendu, des patrons demandent la généralisation de ce contrat ultra-précaire. Le gouvernement pourrait donc leur donner satisfaction. Il est facile d’imaginer les conséquences d’un tel changement dans le Code du Travail. Quel serait alors l’intérêt pour un employeur d’embaucher un travailleur en CDI s’il a à sa disposition un autre CDI qui peut être rompu de sa propre initiative sans qu’il puisse subir les conséquences financières d’un licenciement abusif ?

À La Réunion où près d’un tiers de la population active est au chômage, cela mettra une pression supplémentaire sur les travailleurs. Et quel projet de vie peut-on envisager si on a la certitude que son contrat peut se terminer du jour au lendemain ?

Ce qui dessine la possibilité de carrières ultra-précaires, où s’enchaînerait des CDI de mission entrecoupés de périodes de chômage où le maximum à espérer serait 57 % du dernier salaire.

Voilà ce qui attend les travailleurs. Le vote de la confiance au gouvernement sera un bon indicateur pour connaître qui sont les députés qui sont favorables à une telle mesure.

J.B.

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