Gigantesque embouteillage à Saint-Denis : il faudra s’y habituer

12 octobre 2017, par J.B.

Hier après-midi, un carambolage a impliqué plusieurs véhicules sur la route du littoral. Fort heureusement, aucun mort n’est à déplorer. À la suite de cet accident, la circulation sur cet axe a été bloquée dans le sens allant de Saint-Denis à La Possession. Aussitôt, d’importants embouteillages se sont formés.

Cette situation n’est pas nouvelle dans notre île, et plus particulièrement pour Saint-Denis. Il suffit d’un accident sur une route servant à assurer le trafic sortant de cette ville pour que cette cité de 150.000 habitants soit paralysée par un gigantesque embouteillage.

Il est à noter que cette situation ne pourra que se reproduire, avec des conséquences toujours plus importantes. En effet, les projets d’infrastructures actuels font la part belle au tout-automobile. Ils concentrent les investissements sur une route en mer de 12 kilomètres qui était encore bien loin d’être mise en service. En effet, 7 ans après la décision d’utiliser les crédits prévus pour la reconstruction du train à un chantier de route en mer à 6 voies, les matériaux nécessaires à sa réalisation ne sont toujours pas là. Il est certain que si un tel accident se produisait sur cette route, les conséquences seront au moins aussi graves pour Saint-Denis.

Par ailleurs, la séance des Assises des Outre-mer sur le thème de la mobilité a permis à la ministre des Outre-mer de prendre connaissance des projets de plusieurs collectivités dans ce domaine. Pour ce qui concerne Saint-Denis, la Région a présenté un monorail à 500 millions d’euros pour moins de 10 kilomètres qui ira de Duparc, Sainte-Marie, à l’hôpital de Bellepierre et s’arrête donc à l’entrée de Saint-Denis. Pour sa part, la CINOR propose deux téléphériques à 50 millions pièce. L’un d’entre eux reliera Bellepierre à la Montagne. Cela ne peut pas être une alternative à la route actuelle compte-tenu de la faible capacité de transport de cet équipement. Au final, l’offre en transport collectif sera du même type qu’aujourd’hui pour aller de Saint-Denis vers l’Ouest : des bus.

Pendant que des collectivités pensent à des projets qui ne remettront pas en cause le monopole du tout-automobile, la croissance du nombre de voitures se poursuit au rythme de plus de 20.000 nouvelles immatriculations par an. Statistiquement, les probabilités d’accident ne feront là aussi qu’augmenter car la seule liaison programmée entre Saint-Denis et l’Ouest est un route de 12 kilomètres.

Le gigantesque embouteillage d’hier à Saint-Denis n’est donc que la répétition de phénomènes qui seront plus fréquents et plus important, en raison de l’augmentation continue du parc automobile, conséquence de la décision d’arrêter le chantier du tram-train qui était pourtant financé.

Les Réunionnais n’ont pas fini de payer les errements de responsables politiques actuels…

J.B.

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