Grâce au “non”

8 juin 2005

Force est de constater que le “non” à la “Constitution Giscard” change la donne dans la politique européenne de la France. La première rencontre ministérielle de l’Union des 25 depuis le 29 mai dernier avait notamment pour thème la directive sur la libéralisation des services, la fameuse “directive Bolkestein”. Ce texte est le symbole de la mise en concurrence des travailleurs européens au profit du moins-disant social. Lors de la rencontre ministérielle, la représentante de la France a rappelé que la directive sur la libéralisation des services "a joué un grand rôle, un rôle clé dans la campagne référendaire française". (lire notre article en page 4)
Rappelons qu’avant le référendum, et sans nul doute à cause de la montée du “non” dans les sondages, Paris avait demandé une remise à plat de la “directive Bolkestein”. Lundi, Catherine Colonna, ministre des Affaires européenne et ancienne conseillère du président de la République, a dit que cette position est "renforcée par les électeurs français". S’appuyant sur le résultat du 29 mai, la ministre soutient une harmonisation sociale "sinon c’est la porte ouverte à l’alignement vers le bas". D’après l’agence de presse Reuters, la représentante du gouvernement demande que la libéralisation ne s’applique pas à la santé, à l’éducation, à l’audiovisuel et au droit du travail.
Pendant des mois, les partisans du “oui” - notamment certains dirigeants socialistes - avaient soutenu que le Traité constitutionnel n’avait rien à voir avec la “concurrence libre et non faussée” dans les services à l’échelle de l’Union. En voici le démenti : la ministre s’appuie sur la victoire du “non” en France pour s’opposer au retour de la “directive Bolkestein”.

Manuel Marchal


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