Grave crise démocratique à La Réunion : seulement 26 % des citoyens ont voté systématiquement
27 octobre 2017, par
Une étude électorale publiée hier par l’INSEE analyse la participation des Réunionnais aux élections de 2017. Cette année, deux scrutins étaient organisés : la présidentielle et les législatives. Dans le système institutionnel actuel, ce sont les deux plus importantes élections. Elles désignent en effet le chef de l’État et les députés qui ont la responsabilité de voter les lois pendant 5 ans. Les résultats de cette analyse montrent une grave crise : seulement 26 % des électeurs ont voté systématiquement, contre 35 % en 2012, c’est une chute de 9 points en 5 ans. La chute est brutale.
L’INSEE relève également que l’origine socio-professionnelle de l’électeur a une influence. Plus le citoyen est dans la précarité, moins il participera aux élections. C’est un véritable message de défiance à un système politique en crise. 25 % des inscrits sur les listes électorales ont en effet refusé de voter.
Le résultat de cette analyse indique le peu de crédit dont bénéficie le système électoral. Or, c’est à partir de ce système que les responsabilités sont désignées, et les politiques mises en place. Cela veut dire que seulement 26 % des électeurs croient encore que cela vaut la peine d’aller voter, et donc de bénéficier d’un droit qui a été durement arraché grâce à la lutte. Les autres n’y croient plus, et il est possible de deviner derrière l’intermittence du vote l’illustration d’un vote par intérêt.
Ces données brossent le portrait d’une société en crise. Pour la majorité des citoyens désormais, les urnes ne sont plus le lieu de l’expression de l’opinion. Ils ne croient plus en ce système, mais ce n’est pas pour cela qu’ils ne trouveront pas d’autres formes pour s’exprimer.
Enfin, cette analyse pose le problème de la représentativité des élus. Ils accèdent en effet à des responsabilités en fonction d’un système auquel la majorité ne croit plus. Cela souligne bien que tout est à revoir dans une société au bord de l’explosion.
J.B.