Grève à Air Austral : Huguette Bello et Didier Robert à côté de la plaque

6 janvier 2017, par J.B.

Hier et avant-hier, deux responsables politiques se sont exprimés au sujet de la grève à Air Austral. C’est tout d’abord Huguette Bello qui a tenté de manipuler les grévistes dans une grossière opération de récupération.

Ainsi, une délégation devait être reçue mercredi à la permanence de la députée. Les grévistes avaient spécifié que cette rencontre devait se dérouler discrètement, selon le "Journal de l’île" d’hier. Qu’à cela ne tienne, Huguette Bello a malgré tout convoqué des journalistes. Mis devant le fait accompli, les grévistes ont refusé que la presse assiste à la rencontre et ils ne se sont pas exprimés à la sortie, indique le « JIR » d’hier. Après leur départ, Huguette Bello a fait venir les médias pour jouer son numéro habituel de soi-disant grande défenseuse des causes sociales. Incroyable mais vrai, d’autant plus que Huguette Bello porte une responsabilité dans la crise actuelle à Air Austral.

Rappelons qu’en refusant de soutenir l’Alliance aux régionales de 2010, Huguette Bello a contribué à l’élection de Didier Robert à la présidence de la Région Réunion. Une des conséquences de cette élection a été l’éviction de la direction historique d’Air Austral et son remplacement par Marie-Joseph Malé venu d’Air France. Cela a amené une révision totale de la stratégie de la compagnie réunionnaise, accompagnée d’un management responsable d’une dégradation continuelle du climat social dans l’entreprise. C’est ce qui a poussé les travailleurs du ciel à déclencher une grève. D’ailleurs, ils sont nombreux aujourd’hui à regretter l’époque où Air Austral était dirigée par Gérard Ethève, le fondateur de la compagnie poussé vers la sortie par Didier Robert.

Le président de la Région s’est pour sa part exprimé hier. Didier Robert est également le président de la SEMATRA, qui détient plus de 90 % des actions de la compagnie. Il a adressé un communiqué à certains médias, mais pas à Témoignages qu’il continue de boycotter montrant la difficulté du président de Région à respecter la liberté de la presse. Son discours a été digne de celui d’un actionnaire qui défend contre vents et marées les dirigeants qu’il a imposés à la tête de la compagnie. Mais son communiqué va plus loin. Il dit déplorer les propos racistes dont aurait été victime la direction.

Cette affirmation a été totalement démentie par les grévistes. Il est donc clair que Didier Robert doit absolument préciser ses propos, car il a lancé une accusation relative à des faits qui sont punis par la loi. De deux choses l’une : soit le président de Région donne les preuves de cette accusation, soit il reconnaît son erreur et fait le nécessaire pour la corriger. En effet, personne ne peut croire qu’en 2017 à La Réunion, un responsable politique puisse jeter l’opprobre sur des travailleurs en grève, d’autant plus quand il est le président de l’actionnaire dominant de la société concernée.

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