Grève dans les EPHAD : l’importance du service d’aide à la personne réaffirmée
mercredi 31 janvier 2018, par
La journée d’hier a été marquée par la grève dans les EPHAD. Les personnels dénoncent les conditions de travail, qui ne leur permettent pas d’accomplir leurs missions. Le principal grief est le manque d’effectif. Selon les statistiques disponibles en France, le taux d’encadrement est de 0,6 employé pour 1 personne âgée dépendante. En conséquence, les pensionnaires de ces centres où existe le sous-effectif doivent par exemple attendre plusieurs jours pour une douche. Quand ils sont abandonnés par leur famille, leur seul contact humain est le personnel, qui n’a pas le temps de discuter avec eux et qui les oblige à rester dans la solitude.
Les syndicats revendiquent un nombre suffisant de création de postes pour que dans les EPHAD et chez les personnes qui sont maintenues à leur domicile, il y ait un employé par personne âgée dépendante. C’est possible dans d’autres pays. Ainsi dans les EPHAD en Allemagne, le taux d’encadrement est de 1,2 employé par personne dépendante hébergée.
Cette grève souligne la difficulté pour la France de s’adapter au vieillissement de la population, résultat de l’allongement de l’espérance de vie rendue possible par les luttes. La Sécurité sociale et le droit à une pension de retraite ont permis d’importants progrès dans ce domaine. C’est encore plus vrai à La Réunion, où au cours de ces 60 dernières années, l’espérance de vie a augmenté de plus de 30 ans.
Cela signifie que notre île est confrontée à un vieillissement accéléré de sa population. Quand notre île atteindra un million d’habitants, près d’un Réunionnais sur trois aura plus de 60 ans. Il appartient aux Réunionnais d’avoir les moyens d’accompagner cette transition pour que nos aînés ne deviennent pas des abandonnés. Sur la base de l’analyse de la croissance démographique, le PCR propose la création d’un service d’intérêt public d’aide à la personne, dont une des missions sera de répondre aux attentes formulées par nos aînés. En se limitant uniquement aux personnes qui sont contraintes d’être dépendantes en raison de problèmes de santé, la réponse aux besoins se traduira par la création de dizaines de milliers d’emplois pérennes.
Cela doit se préparer dès maintenant, pour que La Réunion ne soit pas confrontée au même problème que celui de la France aujourd’hui, c’est-à-dire ne pas avoir anticipé le vieillissement de la population.
J.B.