Halte au « clientélisme en col blanc »

10 janvier 2017, par J.B.

Deux institutions présidées par Didier Robert étaient hier en grève : Kelonia et le musée de Stella. À l’appel du SAFPTR et de l’UR 974, les salariés de l’ancienne ferme tortue demandaient une revalorisation des salaires. Ils avaient déjà depuis longtemps alerté Didier Robert, PDG de la SEM Muséo, sur ces questions et disent n’avoir eu aucune réponse. La grève déclenchée hier a permis de renouer le dialogue et de signer un protocole d’accord.

À quelques kilomètres de là, à l’appel de l’UR 974, les travailleurs de Stella ont décidé de cesser le travail pour une autre question. Ils estiment que le directeur adjoint délégué de la SEM Muséo n’est pas là pour ses compétences mais pour des raisons politiques. Ils demandent donc son départ, et veulent aussi que des cadres compétents puissent pleinement exercer l’activité pour laquelle ils ont été embauchés. Le JIR précise que ce directeur adjoint délégué « était l’homme de terrain de Didier Robert à Saint-Paul ». Là aussi, la grève n’a duré qu’une journée, les travailleurs ayant obtenu satisfaction.

Ce mouvement social pose une nouvelle fois la question du clientélisme dans les collectivités et les structures qui en dépendent. Il révèle une corruption généralisée à tous les étages du système. En effet, ce sont bien souvent les « contrats-aidés », c’est-à-dire les travailleurs les plus précaires et les moins bien payés qui sont montrés du doigt quand il s’agit de dénoncer les « contrats-magouille » selon une expression de l’ancien préfet de La Réunion Maccionni. Or, le problème posé par les travailleurs de Stella est celui d’un « clientélisme en col blanc ». De telles méthodes ne sont pas sans conséquence sur la bonne marche d’un établissement public si des cadres ne sont pas embauchés en fonction de leur compétence mais selon leur appartenance politique.

Pour lutter contre le clientélisme, le PCR propose la création d’une instance paritaire chargée de gérer dans la transparence deux grands services d’intérêts publics destinés à pérenniser l’emploi de dizaines de milliers de travailleurs en « contrats aidés ». Cette mesure doit permettre de les libérer des pressions politiques qui n’ont pas leur place dans le travail, et d’empêcher des élus peu scrupuleux d’utiliser le chantage et les promesses d’emploi pour se tenter de garder leur poste. La grève de Stella souligne bien que le mal est profond, et nécessite une autre politique pour laquelle milite le PCR.

A la Une de l’actuDidier Robert

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