Harcèlement scolaire, ça suffit

6 octobre 2021, par David Gauvin

« Elle était victime de harcèlement ». Ce jeudi 30 septembre, Chanel, 12 ans, a mis fin à ses jours chez elle, à Frévent dans le Pas-de-Calais. Il s’agirait du 18e suicide d’enfant depuis le 1er janvier 2021, selon les informations de l’association Hugo !, créée par Hugo Martinez, un ancien élève harcelé.

Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence peut se retrouver au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. On parle alors de harcèlement scolaire. Dans ce milieu, le harcèlement est un rapport de force et de domination répétitif qui se caractérise sous différentes formes qui peuvent se cumuler contre la victime : intimidations, insultes, menaces, moqueries, humiliations, chantages, agressions physiques, racket, rejet social, mise à l’écart, jeux dangereux…

Il y a 3 caractéristiques au harcèlement en milieu scolaire. D’abord la violence qui se caractérise par un rapport de force et de domination entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes. Ensuite, la répétitivité, il s’agit d’agressions qui se répètent régulièrement durant une longue période. Enfin, l’isolement de la victime, la victime est souvent isolée et dans l’incapacité de se défendre. Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que l’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux), Le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), orientation sexuelle ou supposée, un handicap (physique, psychique ou mental), un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement), l’appartenance à un groupe social ou culturel particulier, des centres d’intérêts différents. Les risques de harcèlement sont plus grands en fin d’école primaire et au collège.

Le cyberharcèlement est une forme récente de harcèlement reposant sur l’usage d’internet et des nouvelles technologies de communication (réseaux sociaux, téléphones portables, blogs, e-mails). Ce type de harcèlement est favorisé par l’anonymat et l’absence de contrôle d’identité qui permettent aux harceleurs d’agir en toute discrétion. Il se concrétise par la réception répétée de messages provenant de différentes sources, dont le contenu est teinté de menaces, d’intimidations, d’insultes, de chantage ou par la diffusion d’images humiliantes. Ces messages sont parfois accompagnés d’un rejet et d’un isolement de la victime à l’école ou dans d’autres lieux de socialisation. Les conséquences du harcèlement scolaire peuvent être graves et multiples, par exemple : décrochage scolaire voire déscolarisation, désocialisation, anxiété, dépression, somatisation (maux de tête, de ventre, maladies), conduites autodestructrices, voire suicidaires. Outre les effets à court terme, le harcèlement peut avoir des conséquences importantes sur le développement psychologique et social de l’enfant et de l’adolescent, par exemple : sentiment de honte, perte d’estime de soi, difficulté à aller vers les autres et développement de conduites d’évitement. S’ils ne sont pas pris en compte, ces effets peuvent se prolonger à l’âge adulte.

Certains veulent la criminalisation, mais ce ne serait qu’un crime réactionnel difficile à prouver. A la rentrée s’est propagé un achtag #2010#, pour stigmatiser les jeunes qui entrent en 6e. Ce n’est la qu’un exemple de campagne de harcèlement viral. Ce mal n’a ni nom ni cause. Mais il peut tuer. Au lieu de criminaliser, il faudrait recruter des professionnels au sein des établissements scolaires. Les gouvernements libéraux ont vidé peu à peu les écoles des professionnels non enseignants pour des raisons de coût. Pourtant, dans cette période difficile pour nos enfants, ils ont besoin d’infirmière scolaire, de conseiller d’éducation, de psychologue, d’agent de médiation. En bref, pour lutter contre le harcèlement il faut des adultes formés au contact de nos enfants. Alors au lieu de faire des lois inapplicables, il est primordial de faire un grand plan d’embauche de professionnels fonctionnaires dans les établissements scolaires, et pas seulement en zone prioritaire. C’est cela aussi l’Egalité Républicaine.

« L’école est le berceau de la République » Lionel Jospin

Nou artrouv’

David Gauvin

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