Hausses des prix, va-t-on continuer à regarder sans rien faire ?

24 juin 2022, par David Gauvin

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,7 % en mai à La Réunion, selon l’Insee. La hausse concerne tous les secteurs à l’exception de l’alimentation. Sur un an, l’inflation atteint 3,8 % sur l’île, contre 5,2 % en moyenne nationale.

Sur douze mois à fin mai, l’inflation atteint 3,8 % sur l’île, un niveau inégalé depuis vingt ans. Les prix de l’énergie font un bond de 23,3 % et ceux de l’alimentaire de 5,4 %. Malgré la baisse enregistrée en mai, la hausse des prix des produits frais s’élève à 19,5 %. L’augmentation des prix des produits manufacturés est moindre (+2,7 %), tout comme celle des services (+1,5 %), mais celle des prix des transports s’élève à 27 %. Avant 2021, la vie était déjà chère, mais depuis un an rien n’est plus tenable.

La hausse des prix agricoles menace de faire basculer dans la pauvreté et l’insécurité alimentaire les habitants des pays les plus fragiles. Le sujet sera au menu d’une conférence internationale organisée vendredi 23 juin par l’Allemagne et du sommet du G7 qui doit débuter dimanche 26 juin. Les ONG demandent un encadrement plus strict des marchés pour lutter contre les comportements spéculatifs qui amplifient les variations de prix. « La guerre en Ukraine a créé les conditions parfaites pour une crise alimentaire mondiale qui pourrait durer des années », alertait à la mi-juin le centre de recherche Allianz Trade. L’Ukraine fournissait en effet avant la guerre 12 % du marché mondial du blé, 15 % du maïs et 50 % de l’huile de tournesol. Elle produit de quoi nourrir 400 millions de personnes par an, 10 fois sa population.

La vraie raison du renchérissement de la vie est la spéculation. « Une partie de l’augmentation des prix alimentaires mondiaux a été déclenchée par des investisseurs qui achètent des stocks de produits agricoles, les conservent pendant quelques semaines ou quelques mois, n’approvisionnent pas le marché, et les vendent lorsqu’ils voient une plus grande opportunité de profit avec la hausse des prix », a déclaré Éric Toussaint, porte-parole du réseau international du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (Cadtm). Au-delà de la guerre en Ukraine, qui a déclenché la hausse des prix des céréales, le porte-parole a souligné que le problème est le « modèle néolibéral, qui conduit les pays à être brutalement touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires », étant donné qu’il a favorisé la fragmentation et la spécialisation de la production.

Les chiffres sont éloquents : en mars 2022, le niveau des recettes de l’État était en hausse de 27 % par rapport à 2021… Soit 79 milliards contre 62 milliards l’année dernière. Et si on remonte à 2019, en considérant que les années 2020 et 2021 sont des années atypiques, on reste très au-dessus puisqu’à fin mars 2019, les recettes de l’Etat étaient de 63 milliards d’euros. En quelque sorte, l’inflation permet de remplir les caisses publiques et de ponctionner l’épargne des Français. Enfin, il faut noter que les recettes de l’État ne sont pas les seules à bénéficier de ce phénomène, car les recettes de cotisations sociales augmentent aussi plus que prévu cette année (et ce, d’autant plus que la masse salariale a augmenté de 7 % en 2021). Il en est de même pour la Région, qui touche les taxes sur l’essence et le gaz à la Réunion et non l’Etat. Il est temps de redistribuer des surplus de recette pour rendre la vie quotidienne des Réunionnais un peu plus soutenable.

“Vivre, c’est agir.” Anatole France

Nou artrouv’

David Gauvin

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  • La solution, pour moi, c’est de se lancer au plus vite au développement le plus rapide possible du jardinage familial, en sachant que tout se qui se fait dans se cadre, c’est tout bénéfice pour la planète et notre porte monnaie car c’est la main d’oeuvre, le transport qui coute le plus cher puis le profit des uns et des autres intermédiaires comme les importateurs, les grandes surfaces, les grossistes, l’Octroi de mer, la TVA etc. Avec le fait soi-même, rien de tout cela, c’est bio et circuit court, voilà. Comme pour le transport, privilégier la marche et le vélo, c’est de plus bon pour la santé, recommandé, avec tout ces obèses, diabétiques qui finalement ne feront pas de vieux os surtout si en plus, ils boivent pas que de l’eau, mais des alcools, des sodas gorgés de sucre qui "se laissent boire", puis le Zamal. Quelles pestes tout cela pour nous empêcher de vivre longtemps. Arthur.