Héritiers indignes

14 septembre 2007, par LB

Hier matin, plusieurs auditeurs de K.O.I. ont appelé pour exprimer leur colère contre le fait qu’un ministre a sommé des préfets d’augmenter le nombre des personnes expulsées de France afin d’atteindre les objectifs fixés par le chef de l’État. Ce quota est de 25.000 reconduites à la frontière cette année et, pour l’instant, on en est loin.
En France aussi des citoyens ont protesté contre une telle politique : des partis progressistes, des associations anti-racistes et même des syndicats de policiers. Pour l’honneur de la République, tous dénoncent cette façon ignoble de traiter des êtres humains, dont le seul “crime” est d’être sans papiers.

Fuyant la misère, ces personnes tentent tout simplement de survivre dans un monde profondément injuste. Souvent elles viennent d’Afrique et sont donc des filles, des fils ou des petits enfants de personnes qui ont lutté - souvent au prix de leur vie - pour libérer la France lors de l’occupation nazie.
Leurs ancêtres ont subi la colonisation, l’esclavage et ont donc permis à la France de devenir une des grandes puissances mondiales. Mais aujourd’hui, ces personnes, qui cherchent simplement à faire respecter leur droit à la vie, sont considérées comme des « clandestins » et des « délinquants ».

Dans notre région, des personnes sont aussi confrontées à ce problème. À La Réunion mais surtout à Mayotte, une île que Paris a séparée illégalement de son archipel, au détriment du peuple comorien. Cinq Anjouanais viennent à nouveau d’en payer le prix dans le naufrage d’un kwassa-kwassa.
Les dirigeants français qui sont responsables de tous ces drames sont des héritiers indignes de la patrie de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

L. B.


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Messages

  • Dans certains journaux français, les Comoriens sont traités de criminels à propos des kwassa kwassa. Pour faire plus "propre", ils séparent des noyés des disparus (comme si les disparus allaient réapparaître !) Je suis né Français : j’ai honte ! Depuis la fracture de l’archipel, c’est un véritable génocide qui ronge lentement, incidieusement l’archipel des Comores ! Génocide inaperçu : qui s’intéresse à ces misérables noyades de pauvres gens séparés de leur fratrie depuis presque 30 ans . Des dizaines d’années de noyades presque quotidiennes : faites le compte ! Le président de la république Française qui a organisé ce référendum devrait être jugé pour CRIME CONTRE L’HUMANITE !
    Il y a des jours où j’ai envie de demander la nationalité Comorienne pour mieux dénoncer l’état Français assassin.

    • Eh bien cher Monsieur qu’attendez vous pour demander la nationalité comorienne, il ne suffit pas de clamer que vous avez envie de le faire, il faut le faire vraiment. Evitez de prendre la pose devant ce grave problème !!! Je suis d’accord avec vous, cette violation de l’intangibilité des frontières coloniales a provoqué une vraie catastrophe non seulement pour l’archipel des Comores mais aussi pour la Réunion qui subit la pression migratoire en provenance de l’archipel.

  • Je partage les opinions énoncées ici : C’est une véritable Honte que d’avoir opéré une discrimination, au sein d’un peuple, qui n’a jamais demandé à être divisé, mais seulement désiré d’exprimer ses souhaits, lors de ce triste référendum. La manipulation politicienne était habile, puisqu’elle a atteint ses objectifs, mais les motivations qui l’ont inspiré, reléve d’une perversité sans nom, indigne des valeurs de notre république : Ces sinistres sires ont du sang sur les mains, mais je doute qu’ils en aient conscience.

    Pour ma part, en tant que français, j’ai le sentiment d’être complice de ce drame, de cette insupportable spoliation d’identité et d’avenir, que subisse tous les jours nos voisins de cet archipel : Qui leur rendra leur Dignité ?

    Je ne sais pas, mais nous sommes surtout désespérément impuissants, face à cette tragique injustice...

    Heureusement que notre raison réussit à dompter notre grande colère, car il y aurait là d’excellentes raisons de devenir le pire des terroristes : La nation séme sur ces terres les germes d’une violence, qui finira tôt ou tard par éclater, et peut être malheureusement, qui viendra se répercuter, au seuil de nos cités.

    Qu’il est inutile parfois de parler, mais c’est pourtant si nécessaire, puisque nous ne pouvons nous taire, quoi d’autre nous reste il à faire ?


Témoignages - 80e année


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