« Il faut qu’on se bouge ensemble »

20 juin 2009, par LB

Jeudi matin, Georges-Marie Lépinay, ancien secrétaire général de la CGTR, a invité Jean-Marie Le Bourvellec, président de la Fédération Réunionnaise du Bâtiment et des Travaux Publics (FRBTP), à attirer l’attention des auditeurs de Kanal Océan Indien et des décideurs de l’île sur la gravité de la crise qui frappe déjà et menace encore davantage ce secteur de notre économie. « La situation dans le BTP est très, très préoccupante », a souligné le responsable des chefs d’entreprise, en notant qu’« au cours du 1er trimestre de cette année déjà 3.000 emplois sur 24.000 ont été supprimés » et que « 8 à 10.000 salariés risquent de perdre leur travail si rien n’est fait pour sortir de nouveaux chantiers ».
Il a aussi énuméré diverses causes de ce grave problème : les « atermoiements sur la loi-programme », les réformes de la fiscalité, la suppression ou le retardement de grands travaux, le manque de moyens financiers, l’absence de planification. Tout cela fait que « la filière BTP est complètement déstructurée ».

Le président de la FRBTP a ajouté que « nous sommes tous concernés par ces suppressions d’emplois », qu’« il faut se battre pour La Réunion, pas seulement pour le BTP » et « sortir un projet sociétal pour avoir des flux financiers qui permettent aux Réunionnais d’avancer ». Il a conclu : « On a des problématiques énormes. Si l’on veut éviter un gros drame, il faut qu’on se bouge ensemble ».
La gravité de ces problèmes a été illustrée le même jeudi, où le monde économique dénonçait le manque de solidarité des banquiers et où l’Union Départementale des Centres Communaux d’Action Sociale (UDCCAS), présidée par le maire de Saint-André, Éric Fruteau, lançait un appel à une large table-ronde afin d’anticiper sur la mise en place du Revenu de Solidarité Active (RSA) et de soutenir au mieux les Réunionnais les plus pauvres.

Ces appels à l’union et au partenariat entre les différents acteurs de la vie socio-économique et politique de La Réunion vont tout à fait dans le même sens que ceux lancés depuis plusieurs mois par Paul Vergès dès le début de la crise financière internationale. Ils rejoignent aussi la démarche du PCR confirmée lors de son récent congrès et durant la campagne de la liste de l’Alliance conduite par Élie Hoarau lors des élections européennes.
Si chacun reste dans son coin en se croisant les bras, ou bien s’agite dans son clan, son canton ou sa corporation pour défendre ses intérêts personnels ou de groupe, La Réunion ne s’en sortira pas. Vraiment, allons bouger ensemble dans l’intérêt général.

L. B.


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