Il manque encore beaucoup

26 janvier 2006

La Commune du Port, qui fut la première de l’île - et cela depuis plusieurs mois déjà - à mener des actions pour lutter contre l’épidémie de chikungunya, a décidé cette semaine de passer à une étape supérieure dans cette mobilisation. Elle va consacrer 250.000 euros supplémentaires aux nouvelles opérations massives de nettoyage et de démoustication de la cité maritime.
Pour une population de 42.000 Portois, cela fait environ 6 euros par habitant. Si l’on multiplie cette somme par le nombre total de Réunionnais, soit 780.000 personnes, on obtient un total de 4 millions 680.000 euros à l’échelle de La Réunion. En fait, si chaque commune réunionnaise faisait globalement le même effort que Le Port, il faudrait encore augmenter sensiblement cette somme et l’on dépasserait facilement les 5 millions d’euros. En effet, la ville dirigée par Jean-Yves Langenier est celle dont le territoire est le plus petit de l’île, le moins accidenté et le moins humide, donc le moins propice à la reproduction des moustiques.
Quoi qu’il en soit, ce chiffre de 5 millions d’euros - si l’État suivait l’exemple du Port - est à comparer avec la somme de 1 million d’euros annoncée cette semaine par le gouvernement comme contribution des services de santé à la lutte contre le chikungunya.
Cela montre que l’État continue à sous-estimer la gravité du fléau, qu’il a pris un gros retard dans le traitement de l’épidémie et que les moyens annoncés restent insuffisants. Il manque encore beaucoup et le chemin est encore long pour que le nécessaire soit fait. Si Paris avait accepté de faire de la lutte contre le chikungunya une lutte nationale, comme demandé par la sénatrice Gélita Hoarau, en serions-nous là ?

L. B.


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