Il n’y a qu’à Saint-André...

20 septembre 2005

À plusieurs reprises, par des déclarations publiques, Jean-Paul Virapoullé avait affirmé être un pratiquant de la religion catholique. Ce qui, relevant de la sphère de ses activités privées, n’intéresse évidemment que lui.

On se rappelle aussi que ce fervent catholique n’avait pas hésité, à l’époque, à tout mettre en œuvre pour faire disparaître un des plus anciens temples hindous de sa commune, la chapelle Gnagna Prégassin. Il aura fallu une longue lutte et la mobilisation des Réunionnais de toutes confessions et des démocrates pour que ce temple plus que centenaire - un véritable trésor historique - soit enfin sauvegardé.

Mais là où cela devient carrément incroyable, c’est de voir le sénateur-maire de Saint-André venir en personne diriger les opérations de vote conduisant à la nomination du nouvel organe dirigeant de l’association cultuelle “Pandialee”, association qui gère le temple du Colosse. Non seulement il choisit et impose les dirigeants, mais fixe également - pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? - l’ordre du jour des prochaines réunions. En veine de confidences, il ajoute même que la municipalité de Saint-André a toujours participé aux réunions de cette association cultuelle relevant de la loi de 1901. Une loi affirmant la liberté d’association et qu’est venue conforter la loi de 1905 qui consacre précisément la séparation du pouvoir politique et du pouvoir religieux.

Décidément, il n’y a qu’à Saint-André qu’on peut assister à une telle confusion de genres, à une telle instrumentalisation du fait religieux à des fins politiques.

J-M C.


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