Île en danger

23 juin 2005

Contrairement à l’impression que donnent certains médias et politiques, la défense de la filière canne-sucre concerne toute La Réunion et tous les Réunionnais, pas uniquement les planteurs, les journaliers agricoles, les usiniers, les travailleurs des entreprises de transport et les autres acteurs de ce secteur.
En effet, de la baisse du prix du sucre décidée par l’Union européenne et du niveau des compensations qui seront ou pas accordées dépendent directement plusieurs milliers d’emplois. La survie des petits et moyens planteurs est liée à une compensation à l’euro près des pertes subies par la baisse annoncée du prix du sucre. Or, ces derniers livrent 80% de la canne ; cela veut dire que leur disparition signifie la fin de la filière.
Alors que notre taux de chômage est supérieur à 30%, on ne peut pas tolérer de voir supprimés 15.000 postes de travail dépendant de la filière canne-sucre. Il faut penser aussi au fait que dans un contexte tendu au niveau de la production d’énergie, la bagasse fournit un quart de notre électricité. De plus, c’est une énergie renouvelable, ce qui est essentiel dans la lutte que nous menons pour atténuer l’impact des changements climatiques.
Autre atout essentiel joué par la canne : ses racines retiennent la terre et l’empêche de se précipiter en masse vers la mer lors des pluies diluviennes. Sans la canne, c’est la disparition de notre sol et des catastrophes telles que des glissements de terrain qui menacent tous les Réunionnais. La défense de la canne dépasse ses acteurs directs, c’est l’affaire de tous les Réunionnais car c’est notre île qui est en danger.

Manuel Marchal


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