In pié d-boi kont moustik

2 février 2006

Lundi 23 janvier, à la fin de sa conférence de presse, Paul Vergès a raconté une anecdote aux journalistes. En 1980, alors qu’il conduisait une délégation du Parlement européen en Inde, un soir il remarqua, à la lumière de l’éclairage public, que des milliers d’insectes volaient partout sauf autour d’un arbre ressemblant à un “pié lila”. Ses hôtes lui apprirent que cet arbre, appelé “neem tree” ou “margousier”, est un anti-insecte naturel et en particulier un anti-moustique.
Ayant demandé et obtenu l’autorisation de faire venir à La Réunion des graines de cet insecticide naturel sur pied, Paul Vergès, alors maire du Port, les confia à la pépinière communale. C’est ainsi que le “neem tree” a été introduit et planté à La Réunion. Au Port, on en voit dans les rues de la ville et au Parc boisé.
Une dizaine d’années plus tard, l’initiative de Paul Vergès a été suivie par celle du CIRAD. Aujourd’hui, La Réunion dispose donc de suffisamment d’arbres adultes pour envisager une utilisation insecticide de grande envergure de cette plante dans les cours des bâtiments publics et chez les particuliers.
En Inde, de nombreux habitants ont pour habitude de faire tremper toute une nuit des rameaux de “neem tree” dans de l’eau et le lendemain ils aspergent l’intérieur de leur maison avec cette eau pour faire fuir tous les insectes. En janvier 2005, le Rwanda a décidé d’intensifier ce type de plantation afin de réduire les très importants risques de paludisme auxquels est exposée la population.
Cette histoire du “pié d-boi kont moustik” introduit à La Réunion illustre ce que peut faire un responsable politique qui se soucie de son pays et qui réfléchit à des actions à mener pour anticiper sur l’avenir. Au cœur de cette réflexion, il y a la préoccupation du développement durable et le respect de l’environnement.

 L. B.  


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