Inacceptable

7 juillet 2005

Dans le dernier numéro d’“Économie de La Réunion”, l’INSEE publie une étude sur les revenus fiscaux en 2001 dans notre île. Elle nous apprend que voici quatre ans, seulement trois familles sur 10 étaient soumises à l’impôt sur le revenu à La Réunion, soit en proportion la moitié de la France. En 2001, une famille sur deux, quelle que soit sa taille, a gagné moins de 13.500 euros, et le revenu médian par unité de consommation était en 2001 de 6.860 euros à La Réunion, contre 14.650 euros en France.
L’étude de l’INSEE révèle également que dans notre île "les revenus les plus élevés sont proches de ceux de métropole, alors que les faibles revenus sont beaucoup plus bas". Pour les 10% les plus faibles, la moyenne à La Réunion est de 65 euros par an, contre 5.500 euros en France. Enfin, note l’INSEE, d’importantes inégalités de revenus existent entre les 24 communes réunionnaises et à l’intérieur de chacune d’entre elles.
Ceci montre que dans notre île, les inégalités ont franchi le seuil de l’intolérable, avec des revenus très bas pour une grande partie de la population et un coût de la vie plus élevé que dans l’hexagone. Si 10% des familles réunionnaises ont un revenu supérieur à 26.500 euros par personne, 10% n’ont quasiment rien. Et en moyenne, un Réunionnais a un revenu qui n’atteint même pas la moitié de celui d’un métropolitain.
Telle était la situation en 2001. La casse sociale menée depuis 2002 par le gouvernement a sans doute encore aggravé la situation : suppression des emplois-jeunes, diminution des droits des chômeurs, augmentation des prix...
C’est dans ce contexte de pauvreté et de précarité pour de nombreux Réunionnais que le gouvernement annonce la suppression des CEC et CES, et que l’Union européenne prévoit une diminution des fonds structurels. Ce sont des décisions qui ne peuvent qu’augmenter encore davantage les inégalités et accroître la fracture entre les deux mondes qui vivent sur notre île. Inacceptable !

Manuel Marchal


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