Indécence

30 septembre 2005

Personne n’est dupe. Le programme de la visite du ministre de l’Intérieur et des Cultes, les propos tenus à la grande mosquée de Saint-Denis, puis au Conseil général sur une laïcité célébrée à contre-saison : tout est prétexte à des phrases assassines entre clans gouvernementaux.
Les belles envolées de Nicolas Sarkozy, puisées à son admiration pour notre société pacifique, ouverte et tolérante, étaient surtout décochées à Dominique de Villepin qui, dans sa conférence mensuelle d’hier, a déclaré le soutien du gouvernement à la proposition - très controversée - du ministre de l’Outre-mer François Baroin, de remettre en cause le “droit du sol” dans certaines collectivités d’Outre-mer signalées par une immigration massive.
Il n’est pas question de remettre en cause le principe du droit du sol dans notre pays. Il est question de trouver une solution au problème de Mayotte ; nous allons donc travailler dans ce sens, a dit le Premier ministre.
Etre Français, ce n’est pas un don du sang, c’est un don de soi. On peut naître Français. On peut aussi et surtout le devenir et faire grandir la France, a répliqué le ministre de l’Intérieur.
Droit du sol, droit du sang... En quoi ces approches vont-elles régler les problèmes du développement de nos pays, aux Comores, à Mayotte, à La Réunion ?
Ces petites phrases ont des relents d’indécence...
Depuis trente ans, la France délaisse sur le fond le problème de Mayotte et des Comores, qui lui sont liés.
Et pendant que nos ministres s’interpellent, la tragédie des kwasa-kwasa se poursuit en silence et dans l’indifférence des médias du monde. Les “boat-people” comoriens ne sont pas politiquement corrects...

P. David


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