Israël condamne Ahed Tamimi : « vous pariez, c’est de l’apartheid »

31 mars 2018, par J.B.

« Vous pariez, c’est de l’apartheid ». Cette affirmation ne vient pas d’Afrique du Sud mais d’Israël. C’est ce qu’a écrit un journaliste israélien, Gideon Levy, dans l’éditorial de Haaretz, journal israélien, dans son édition du 26 mars dernier. Il faisait état du fonctionnement de la justice de son pays. Il a suivi le déroulement de deux procès.

Le premier concernait Ahed Tamimi. Elle est emprisonnée pour avoir giflé un soldat de l’armée qui occupe son pays, la Palestine. Elle est âgée de 16 ans. Devant la mobilisation pour la soutenir, l’occupant a reporté à plusieurs reprises le procès avant de décider de le tenir à huis clos. À l’abri des regards, les magistrats israéliens de la « Cour militaire de Judée » ont condamné Ahed Tamimi et sa mère à huit mois de prison. L’éditorial de Haaretz souligne que non seulement les juges étaient des militaires, mais aussi des religieux : « par seul hasard ils étaient tous trois des religieux, une sorte de coïncidence innocente. Nous ne savons pas qui parmi eux est un colon, mais cela ne veut rien dire non plus. Ils sont allés travailler dans un tribunal militaire de l’occupation pour protéger les droits de l’homme dans les territoires, au nom du Seigneur des Armées. Après leurs décisions sur Tamimi, il n’y a plus de gens impartiaux dans le monde, pas même dans l’Israël décervelé, qui peut sérieusement prétendre qu’un régime d’apartheid n’existe pas dans les territoires ».

Dans le même temps se déroulait un autre procès. Cette fois, l’accusé était un soldat israélien. Il a assassiné d’une balle dans la tête un Palestinien désarmé qui était couché par terre. Comme pour la gifle donnée par Ahed Tamimi, la scène a été filmée et relayée sur Internet. Il a été condamné à dix mois de prison, et a de grandes chances de ne pas accomplir la totalité de sa peine.

Quand une Palestinienne de 16 ans gifle un soldat israélien, elle est condamnée à neuf mois de prison, quand un soldat israélien tue de sang-froid un Palestinien désarmé, il écope de dix mois. Ceci amène même un des plus grands journaux israélien à qualifier l’occupation de la Palestine de régime d’apartheid.

J.B.

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