« Je ne maîtrise pas le calendrier de Matignon »

2 septembre 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

La communication est sans nul doute la préoccupation majeure de Didier Robert. Comme toute discipline, la « com’ » a ses principes, ses pratiques, ses ficelles. Elle a aussi ses écoles et ses professionnels. Plusieurs d’entre eux ¬—c’est un secret de polichinelle — ont été envoyés depuis Paris à l’UMP réunionnaise pour un « coaching » intensif. Des experts ont donc pris l’avion dans le but d’enseigner à leurs clients réunionnais aux trucs de base de la com’, dont l’usage de l’inévitable fiche-mémoire. Ce petit document — que son utilisateur doit quasiment apprendre par cœur — contient entre autres les formules nées de l’imagination féconde des conseillers en communication… un lot de phrases toutes faites et qui « sonnent » bien, prêtes à utiliser à des questionnements inopportuns ou embarrassants.

« Je ne maîtrise pas le calendrier de Matignon » : des colonnes du “JIR” aux “Matinales” de RFO, le président de la Région n’a pas manqué une occasion de sortir cette petite phrase à ses interlocuteurs médiatiques. On ignore dans quel génial cerveau communicant a germé la formule. On connaît en revanche son utilité : se défausser face aux interrogations récurrentes des médias, lorsqu’ils demandent des précisions sur les dates de démarrage d’un plan de grands travaux, toujours annoncé et jamais commencé, depuis près de 6 mois.

S’il est possible de mentir aux journalistes, il est un peu plus ardu de “tarzer” les professionnels et les syndicats du BTP. Car ces derniers avaient, eux, un calendrier bien établi, dont la « maîtrise » ne dépendait ni de Matignon ni de Didier Robert. Un agenda qui aurait été tenu si ce dernier n’avait pas décidé de le mettre purement et simplement à la poubelle. L’organisation établie prévoyait en particulier l’ouverture du chantier de la rocade du Tampon — un chantier de 100 millions d’euros — destiné à maintenir l’activité du BTP, après la livraison de la route des Tamarins. Le lancement des grands travaux du tram-train devait suivre. Par démagogie et par copinage avec le gouvernement, dont il se fait bien voir en lui évitant la dépense, l’ancien maire du Tampon et président de la Région a supprimé les deux grands travaux d’un trait de plume. Et s’abrite aujourd’hui derrière un absurde « Robert commande pas Paris » qui n’a aucun sens.

G.G.-L.

Didier Robert

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