L’abolition de l’extrême pauvreté à La Réunion

18 janvier 2013, par J.B.

(photo CF)

Le 18 décembre 2012, la section communiste de Saint-Paul a organisé une rencontre avec des personnes victimes de l’extrême pauvreté. La date n’était pas choisie au hasard puisqu’à la veille du 20 décembre, un appel a été lancé pour demander « l’abolition de l’extrême pauvreté, après l’abolition de l’esclavage » . Les participants ont fixé un délai : avant 2015, en référence aux OMD (Objectifs du millénaire pour le développement). L’ONU a enjoint les États membres à s’engager dans l’éradication de la grande pauvreté, en 15 ans, 2000-2015.

Toute chose étant égale par ailleurs, la section communiste de Saint-Paul a avancé la notion de « reste à vivre » pour mesurer l’extrême pauvreté. En effet, à Saint-Paul, comme dans toute l’île, des Réunionnaises et Réunionnais ne disposent en moyenne que de 3 euros par jour pour vivre. Ce n’est même pas le prix d’une barquette de nourriture. Souvent, vers le 20 du mois, elles n’ont plus rien dans le frigidaire. Elles appellent alors au secours sans garantie d’être entendues.

Cette catégorie de population augmente très vite.

Rien de mieux que d’écouter le président de la Croix Rouge, en visite dans notre île. Il tire la sonnette d’alarme. D’après lui, les pouvoirs publics n’en peuvent plus. Il parle de la fin de l’État-providence et fait appelle aux privés, en les recommandant de tenir compte que ces pauvres sont des consommateurs potentiels.

Il annonce que l’année dernière, « les colis alimentaires ont augmenté de 20% par an en Métropole mais 40%, à La Réunion » . La misère est telle que les Réunionnais ont mis un mouchoir pour cacher la honte pour aller quémander un colis alimentaire. Mais malgré l’évidence de l’extrême pauvreté, l’Union européenne a décidé d’arrêter le versement d’une allocation en faveur des démunis. Le PCR a déjà dénoncé cette anomalie et souhaité la pérennisation de l’allocation de ressource. Le président de la Croix Rouge a dit son inquiétude devant la disparition de cette aide précieuse, à la fin de cette année. Il s’interroge sur la nécessité de créer un Droit à l’alimentation opposable.

Ainsi, le risque est grand de voir la situation sociale se dégrader dangereusement dans notre pays. En effet, la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. En plein désastre, le gouvernement a accordé un sursis pour le RSTA et la prime COSPAR que perçoivent près de 40.000 Réunionnais. L’Union européenne a donné un sursis aux plus démunis qui se termine cette année. Les Collectivités n’ont plus les moyens. Nous vivons la fin d’un modèle qui n’arrive plus à satisfaire les besoins de ses citoyens et l’ouverture vers un nouveau monde dont les détenteurs de pouvoirs tentent de retarder l’inévitable échéance.

J.B.


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