L’amnistie pour les victimes de violences sociales

31 juillet 2012, par J.B.

Nous avons consacré 3 éditos à la situation dramatique que vit une grande partie de nos frères et sœurs Réunionnais. Surtout, nous avons soulevé l’absence de perspective pour eux ainsi que pour les générations futures dont 6 jeunes scolarisés sur 10 sont issus des familles qui vivent en dessous du ’seuil de pauvreté monétaire’.

Comme l’actuelle mandature de la nouvelle majorité parlementaire a été placée sous le signe de la « justice » et du « changement », notre appel à la responsabilité, dans l’édito d’hier, renvoie d’abord et surtout aux 7 députés récemment élus pour représenter notre population. Ils possèdent les mêmes chiffres officiels que nous. Il leur est donc loisir d’exposer aux Réunionnais le contenu de leurs propositions. Ya-t-il d’autres urgences ?

Le gouvernement a fixé son calendrier. Personne n’échappera à ses responsabilités.

Rappelons-nous les derniers évènements sociaux. Le gouvernement n’avait rien fait durant 5 ans de mandat et quand la situation sociale s’est dégradée, il a envoyé plusieurs centaines de gendarmes pour réprimer. Prolongeant l’action policière, l’appareil judiciaire a eu la main lourde et a frappé sans ménagement. Combien ? En l’absence d’informations précises, les recoupements d’audience permet d’annoncer plus de 120 personnes ont été jetées en prison. C’est un chiffre énorme.

Qui peut croire que la situation va s’arranger ? Une simple statistique de la sociologie des emprisonnés pourrait montrer dans quelle catégorie sociale vivent la plupart des emprisonnés. Si personne ne peut cautionner la violence, il serait hypocrite de ne pas prendre en compte la violence sociale et psychologique qui mine tranquillement des milliers de Réunionnaises et Réunionnais.

Un geste du nouveau gouvernement serait d’accorder l’amnistie générale à toutes ces personnes victimes d’une situation sociale dont elles ne sont nullement responsables et qui n’a que trop duré.

Au lendemain de la manifestation sociale, "Témoignages" avait titré sur la libération des jeunes emprisonnés. L’ancien gouvernement avait fait la sourde oreille. Une décision d’amnistie serait un geste d’apaisement pour calmer les rancoeurs. En attendant que les vrais problèmes trouvent de vraies solutions durables pour tous. Cette demande n’est pas compliquée à faire pour l’un de nos 7 députés qui ne savent pas quoi faire. Au moins, il pourrait justifier leurs indemnités.

J.B.


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