L’art : pour qui ? pour quoi ?

4 octobre 2006

Lundi soir, Télé-Réunion a diffusé un reportage sur la première séance du Festival international du film d’Afrique et des îles, qui se déroule toute la semaine au Port. Le journaliste a donné la parole aux élèves des écoles qui ont suivi cette projection.
Il s’agissait du film hispano-sénégalais “Binta et la grande idée”, qui met l’accent sur les drames vécus par les fillettes africaines privées du droit à l’école. Les jeunes Portois ont exprimé toute leur émotion devant ces inégalités et montré qu’ils avaient pris conscience à travers cette œuvre artistique d’un réel problème humain.

Quelques jours plus tôt, la sortie d’un autre film, “Indigènes”, a fait beaucoup de bruit en France. Elle a eu des conséquences jusque dans la sphère politique.
Ce film évoque une grave injustice, dénoncée depuis des dizaines d’années par les anciens combattants des ex-colonies françaises et par leurs amis : le fait que ces vétérans touchent une pension très inférieure à celle de leurs collègues de France. Cela a entraîné une telle prise de conscience dans l’opinion que l’État est obligé de mettre fin - en partie - à ce scandale.

Ces faits nous montrent comment et combien l’art peut contribuer à créer un autre monde, plus juste et plus solidaire. Trop souvent, l’art caresse le public dans le sens du poil. C’est du sirop qui ne pose aucune question. C’est une machine à fric, au service d’intérêts particuliers et d’entreprises commerciales où seul le profit compte.
Cela nous montre aussi la responsabilité des artistes, des créateurs, des fonnkézèr et autres acteurs ou décideurs culturels devant cette question incontournable : l’art, c’est pour qui, au service de qui et pour quoi ?

L. B.


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