L’assurance : mesure de précaution interdite à de nombreux Réunionnais

16 décembre 2017, par J.B.

La Réunion est entrée dans la saison cyclonique. Cette semaine, la préfecture a publié des recommandations à suivre pour anticiper le risque et se protéger. L’année 2017 a en effet été particulièrement agitée dans l’autre hémisphère. Le passage d’Irma à Saint-Barthélémy et à Saint-Martin a laissé derrière lui un paysage de désolation. Des familles ont même dû être évacuées définitivement de Saint-Martin, certaines vivant aujourd’hui en France, à plusieurs milliers de kilomètres.

La différence entre Irma et les autres cyclones très intenses de ces dernières années vient du lieu. Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont des collectivités de la République, et pas des provinces d’un pays en développement. Ce sont donc des régions sous la souveraineté d’un des pays les plus riches du monde qui ont été frappées. La plupart des bâtiments ont été touchés.

Irma a également rappelé que face à un cyclone, les inégalités sont encore accentuées. Beaucoup ont tout perdu, mais parmi les victimes, les plus pauvres auront encore plus de difficultés à reconstruire car le système en place ne leur permet pas d’être assurés. Ils cumulent donc une double peine car ils sont contraints de vivre dans des logements moins solides, et quand la catastrophe survient, ils ne sont pas remboursés par l’assurance car leur logement était trop insalubre pour être couvert.

Cette injustice a été soulevée lors de la COP-23 à Bonn. Les participants ont donc décidé de mettre en place un fonds permettant à 400 millions de familles, parmi les plus pauvres et les plus vulnérables aux effets du changement climatique, d’avoir droit à une assurance.

Malheureusement, cette disposition ne concerne pas La Réunion car comme elle est intégrée à la France, elle n’est pas considérée comme un pays en développement bien qu’elle en ait de nombreuses caractéristiques. Les cyclones très intenses viennent rappeler que si toutes les précautions prises permettent de sauver les vies, elles n’empêcheront pas les dégâts de se produire. Il est donc urgent de remédier à une inégalité qui ne permet pas à tous les Réunionnais d’assurer leurs biens.

J.B.

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