L’atout environnemental de la canne

7 octobre 2004

Parmi les enseignements de la catastrophe haïtienne, on a pu remarquer que la déforestation a amplifié les dégâts de la tempête Jeanne. Il faut se rendre compte que dans l’état de pauvreté dans lequel se trouvent les Haïtiens, c’est le bois qui est utilisé comme principal combustible, faute d’accès à un réseau électrique. Résultat, le taux de déboisement atteint 98% selon certains scientifiques.
Autour de la ville la plus sinistrée, celle des Gonaïves, les montagnes sont totalement pelées, plus aucune végétation ne retient la terre. Et quand la tempête est arrivée, amenant avec elle des pluies considérables, ce sont des torrents de boues qui se sont rués sur une ville peuplée de plusieurs milliers d’habitants.

À La Réunion, 26.000 hectares sont plantés en canne à sucre. Parmi ses atouts, cette culture joue un rôle environnemental dans notre pays montagneux : ses racines permettent de retenir un volume de terre important.
En ce moment, la filière est soutenue par un large front d’élus qui lutte pour sa survie. Et parmi l’enjeu de cette bataille, se trouve le devenir de ces 26.000 hectares. Imagine-t-on les conséquences si par malheur cette superficie était abandonnée, mise à nu ?
En cas d’épisode cyclonique, c’est la porte ouverte aux glissements de terrain, aux torrents de boue. Et cela au moment même où l’on craint une augmentation de la fréquence et de l’intensité des cyclones tropicaux du fait des changements climatiques.

M. M.


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