L’autonomie alimentaire, un combat central du PCR

6 février 2021, par David Gauvin

Depuis sa création en 1959, le PCR lutte pour le développement de la Réunion. Un des pilier important du développement, est l’autonomie alimentaire. On retrouve cette orientation dans tous les programmes du parti, que ce soit le plan de survie ou récemment les 25 propositions. Aujourd’hui, plus que hier, atteindre l’autonomie alimentaire pour le pays est une nécessité.

Dans la mondialisation libérale, le concept de base est l’avantage comparatif. Ce que je produis au mieux, au meilleur prix, est la meilleur des productions, que l’on va ensuite intégrer à un marché libre et non faussé. Cette conception nie les principes de sécurité alimentaire. Si tout est importé, que se passe t’il si les échangent s’arrêtent. La pandémie est révélatrice de la fragilité des concepts libéraux. Du jour au lendemain, les échangent mondiaux se sont arrêtés, nous forçant à retrouver des modes de consommations au plus prés du territoire.

L’autonomie alimentaire est possible à la Réunion. Les agriculteurs l’affirment, ils ont la capacité de nourrir toute la population. L’île dispose de suffisamment de terre disponible et des techniques permettant de répondre aux besoins de ces habitants. Mais alors pourquoi n’y est t on pas, malgré le consensus. Les agriculteurs sont prêt à cette nouvelle dynamique, mais il faut des débouchés à leur produit, et des revenus décents pour eux et leur famille.

Alors pourquoi n’y est ont pas déjà arrivé ?

La réponse est politique et économique. L’autonomie alimentaire est avant tout un combat politique avant d’être un combat agricole. IL ne peut y avoir d’autonomie alimentaire sans autonomie politique. Les intérêts stratégiques de la France l’ont poussé à signer les accords de l’OMC ouvrant le marché agricole de l’Europe avec comme contre partie l’ouverture des marchés des économies émergentes. Pour nous, c’est simple. En contrepartie de l’arrivée sur notre île des produits agricoles malgaches sans droit ni taxe, l’EDF pourrait prendre le contrôle du fournisseur en électricité de Madagascar, Véolia gérer l’eau potable et Bolloré prendre le contrôle des ports et aéroport. Tant que le cœur de la décision pour les Réunionnais n’est pas à la Réunion, il n’y aura jamais d’autonomie alimentaire.

La réponse à la question est aussi économique. Pour développer une agriculture d’autonomie, il faut avoir les débouchés et les financements. Pour avoir des débouchés, il faut pouvoir contrôler le prix des importations. L’exemple de l’oignon est éclairant. Le département soutient la plantation d’oignon pour assurer l’autosuffisance, mais pendant ce temps la Région finance des hangars de stockage pour les importateurs. Résultat, quand les oignons arrivent à maturité, les importateurs lâchent les prix et font que les oignons péi sont invendables. Des dizaines de tonnes d’oignon sont encore resté au champ cette année. Pour développer une agriculture d’autonomie, il faut un financement à la fois public et bancaire. Et aujourd’hui pour les agriculteurs, la seule production permettant d’avoir ces financements est la canne à sucre.

Pour atteindre l’autonomie alimentaire, il ne suffit pas de bonnes intentions. IL faut des actes concret. C’est pourquoi le PCR propose une évolution institutionnel pour aller vers une plus grande autonomie de l’île. Le PCR propose aussi la création d’un fond de développement qui pourrait aider au financement de l’autonomie alimentaire.

« Semin gran bwa sa lé long’, ti pa ti pa, narivé »

David GAUVIN

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