L’avortement forcé, un « bienfait de la colonisation » ?

9 mars 2019, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Toutes les personnes qui ont vu le film « Les 30 courageuses de La Reunion : une affaire oubliée » ont été frappées par la violence des faits et gestes de personnes, au demeurant honorables, agissant dans un secteur noble : la santé publique. Tout le monde a vu que les Tribunaux ont condamné le chirurgien et l’anesthésiste, réduisant le champ à un fait divers.

Or, ils n’étaient pas seuls. Temoignages de l’époque rapporte les propos du chirurgien : « tout le monde savait. Si j’ai agi ainsi c’est parce que j’étais couvert ». De qui parle-t-il ? Pourquoi l’enquête n’a pas mis en avant le ou les commanditaires ou bien la source de commandement ? C’était intéressant pour connaître tous les protagonistes de l’acte criminel. Le principal accusé donne une piste. « Seul l’avortement peut sauver ce pays ». Non seulement, il a agi en service commandé, mais il est convaincu de l’idéologie qui sous tend ses actes. Il assume donc un objectif politique.

A cette étape, il reste à faire le procès sans appel de l’histoire de la colonisation à La Reunion et citer nommément les différents acteurs. Quand le chirurgien déclare : « seul l’avortement peut sauver ce pays », il est convaincu du « bienfait » de son acte, tout comme d’autres sont convaincus « du bienfait de la colonisation ». Le Président de la France l’a proclamé le 26 juillet 2007 à Dakar. Ce qui devait être son acte de foi, s’est transformé en une pièce à conviction. Il en est sorti un livre : « l’Afrique répond à Sarkozy : contre le discours de Dakar ». Sous la direction de Makhily Goussama, le livre rassemble plus d’une vingtaine contributeurs émérites.

Il est urgent de faire ce travail de clarification car chez les colonisés, des personnalités honorables partagent le point de vue du bienfait de la colonisation. Comme si on pouvait comparer les crimes contre les femmes avec la liberté de disposer librement de son corps.

Ary

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  • La saga Debré y continue. Lorsque le chirurgien précise qu’il est couvert, cela exprime- bien le sentiment d’impunité que ces bandits en col blanc avaient à l’époque. Qui était aux commandes du pouvoir : M Debré. Qui étaient ses marionnettes : tous ceux qui pouvaient mettre fin à cette horreur. Aussi bien les responsables politiques et administratifs...mais l’objectif avoué était de limiter la surpopulation à la Réunion quitte à torturer des femmes. La seconde raison était aussi de se remplir les poches, car les opérations étaient très lucratives. Le directeur de la sécurité sociale aurait dû porter plainte pour escroquerie, mais il était comme l’ensemble des fonctionnaires de l’époque confronter à l’ordonnance du 15 octobre 1960 : dénoncer ou se faire exiler. Il avait les poings liés. La dignité de ces victimes a été trainée dans la boue jusqu’au tribunal qui reconnaissait la culpabilité de la clinique mais estimait que les conséquences étaient sans grandes importances vu les sanctions prononcées notamment de la prison avec sursis. Sur cette lancée d’autres crimes ont été commis à l’encontre de la population réunionnaise, notamment la déportation des enfants vers la Creuse. Lorsque j’entendais certains crier Papa Dedré, mon shalèr té monte. Afère : parce qu’il a utiliser les subventions d’état pour commencer à créer un semblant de développement à la Réunion. Cet argent versé par le gouvernement est un dû. Chaque département de France y compris la Réunion a droit à des dotations nationales et Debré sous couvert de propagande n’hésitait pas à gonfler son zabo. Ou la déjà vu un papa y déporte son zenfan et y fait charcuter la maman. Quel papa Debré. Faut pas déconner pou mèt un gogotte comme çà en l’air. Avec lui, la fraude électorale était normalisée et ce jusqu’à dans les années 80. Certains voleurs et fraudeurs clamaient haut et fort qu’ils faisaient confiance à la justice, car il étaient blanchis et archi-blanchis comme ce boucher de la clinique.


Témoignages - 80e année


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