L’éducation populaire, la sacrifiée silencieuse de la crise

15 mars 2021, par David Gauvin

Depuis un an, nous vivons sous le joug d’un virus qui a autorisé le gouvernement à mettre en œuvre sa politique réactionnaire. Pour le gouvernement, la start up nation, ne peut s’embarrasser des acteurs souvent bénévoles donnant leur temps et leur énergie pour les autres et en particulier, les plus faibles.

L’éducation populaire est un courant de pensée qui cherche principalement à promouvoir, en dehors des structures traditionnelles d’enseignement et des systèmes éducatifs institutionnels, une éducation visant l’amélioration du système social. Depuis le XVIIIe siècle occidental, ce courant d’idées traverse de nombreux et divers mouvements qui militent plus largement pour le développement individuel des personnes et le développement social communautaire (dans un quartier, une ville ou un groupe d’appartenance, religion, origine géographique, lieu d’habitation, etc.) afin de permettre à chacun de s’épanouir et de trouver une place dans la société.

Du fait de sa spécificité et de ses objectifs, ce secteur vit de subvention publique. La redistribution permet de donner l’accès au plus grand nombre à l’épanouissement sans considération de revenu. Mais sous l’effet de la crise, le gouvernement a fermé les financements. Il avait déjà introduit, l’appel à projet et la mise en concurrence avec le secteur lucratif. Cette politique avait déjà fragilisé ces secteurs, mais là en fermant les financements, il va réussir à les tuer pour de bon. Les collectivités prises dans cette logique d’appel à projet ont pu stopper la plupart des subventions aux associations porteuses de cette démarche.

Dans le monde d’après, plus juste et plus solidaire, l’éducation populaire a toute sa place. Il est urgent de débloquer les fonds pour permettre à ces structures de survivre en attendant les lendemains qui chantent. Ces bénévoles ont dédié leur vie aux autres, il convient maintenant de s’occuper un peu d’eux. Chaque structure apporte sa richesse et son savoir-faire, si elles venaient à fermer nous ne pourrions pas les retrouver. Dans un monde en crise, l’éducation populaire est le pivot d’une société nouvelle de bien-être collectif. Tout est maintenant question de choix de société.

« À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel.  » Edgard Morin

Nou artrouv’

David Gauvin

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