L’égalité contre le désengagement

26 octobre 2004

Samedi, 260 élus de la Creuse, dont 28 maires et un conseiller général, de toutes tendances politiques, ont démissionné. Ils protestent ainsi contre les atteintes commises contre le service public dans leur département. Depuis 20 ans, 450 postes de fonctionnaires ont été supprimés dans la Creuse. Et l’étincelle qui a déclenché cette vague de démissions est la fermeture par l’État, sans concertation, des perceptions dans cinq cantons.
Le gouvernement s’abrite derrière l’évolution démographique pour justifier ces fermetures. Cela sous-entend une logique très libérale : s’il n’y a pas assez d’usagers, alors un service public n’est pas nécessaire car pas rentable, prétendent les inspirateurs de cette politique.
C’est contre cette logique de démantèlement que se lèvent les élus de la Creuse. Car quel projet de développement peut-on construire si le gouvernement désengage les services de l’État d’un territoire ?
À La Réunion, des craintes se font jour quant à la volonté du gouvernement de procéder à un tel désengagement. Cela se manifeste notamment par un large front autour des revendications des TOS. Le procédé du gouvernement est le même : agir sans concertation, sans écouter.
Pourtant, dans l’Éducation nationale comme dans bien d’autres secteurs, le rattrapage des effectifs et des moyens des services publics est une bataille pour que nos droits de citoyens soient respectés. C’est une exigence d’égalité qui dépasse les limites de notre île.

Manuel Marchal


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