L’embarras du gouvernement face aux victimes des inégalités de revenu

15 décembre 2016, par J.B.

Dimanche dernier, le Festival du film documentaire de Saint-Denis rendait hommage au PCR avec la projection de deux films : Maloya pour la liberté et Le Grand échiquier.

Le premier document évoque le passage à La Réunion de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, lors de la campagne des élections européennes de 1979.

Lors de son entretien diffusé à l’époque sur FR3, Georges Marchais avait dénoncé la censure subie par le PCR depuis sa création. Car pour que les Réunionnais puissent connaître les propositions du PCR en regardant la télévision en 1979, il fallait que le responsable du PCF vienne de France pour en parler sur les ondes, alors que ces propositions réunionnaises avaient été élaborées en toute indépendance, disait alors en substance Georges Marchais, en ajoutant un autre scandale. Quand le service public audiovisuel évoquait les positions du PCR, elles étaient constamment falsifiées.

La mobilisation a permis de libérer les ondes qui étaient alors uniquement au service du pouvoir parisien. Concernant le deuxième point, des faits amènent à s’interroger. Lors de sa dernière visite à La Réunion, Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer, a été questionnée par Yvan Dejean au nom du PCR. Le dirigeant communiste a rappelé qu’un des principaux problèmes de notre île était l’inégalité des revenus découlant de décisions politiques, et a demandé à la ministre ce qu’elle comptait faire pour la majorité des Réunionnais qui ne bénéficient pas de la prime de vie chère. Le journaliste a ensuite reformulé la question, en disant en substance qu’il est question de la sur-rémunération. La réponse de la ministre a été la suivante : pas question de toucher à la sur-rémunération.

Mardi au Sénat, la ministre des Outre-mer a de nouveau été interpellée, cette fois par Gélita Hoarau, sur la question des inégalités de revenus entre Réunionnais. La sénatrice de La Réunion a notamment demandé ce que le gouvernement comptait faire pour lutter contre ces inégalités afin d’améliorer la situation des personnes qui ne touchent pas de prime de vie chère. Comme lors de sa dernière visite à La Réunion, la ministre a répondu qu’il ne faut pas supprimer la sur-rémunération. Ce n’était pourtant pas la question posée.

Comment expliquer qu’à chaque fois que le PCR demande à un membre du gouvernement sa position sur la politique des revenus et ses propositions pour améliorer la situation des plus pauvres, le représentant de Paris déplace le sujet sur la question pour ou contre la sur-rémunération. De deux choses l’une : soit la question ne serait pas comprise, ou soit le but serait de faire entrer dans l’opinion l’idée que le PCR est pour la suppression de la sur-rémunération, alors que c’est faux.

À chaque fois qu’il en aura l’occasion, le PCR reposera cette question de l’inégalité des revenus à un membre du gouvernement. Si de telles réponses persistent, alors chacun pourra constater une nouvelle technique de falsification de la position du PCR.

J.B.

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