L’ènn i krin, lot la pèr !

17 novembre 2007, par J.M.C.

Après la vague de décolonisation, l’Europe gère ses relations avec ses anciennes colonies dans le cadre de Traité ou Accord économique (Lomé, Cotonou). Aujourd’hui, les négociations ne se font plus dans le cadre du GATT, mais dans celui d’un marché unique mondial (ultralibéral).

Dans ce nouveau cadre mondialisé, les pays ACP (Afrique, Pacifique, Caraïbes) craignent pour leurs économies déjà fragilisées et qui se retrouveraient sous la menace de la déferlante de produits et services venant d’Europe. C’est pourquoi, ils demandent une dérogation, estimant qu’en l’état, leurs économies ne sont pas prêtes face à l’assaut qui se profile. C’est là la raison fondamentale de l’échec des négociations sur le nouvel Accord qui doit remplacer celui de Cotonou. La peur de l’invasion de produits européens.

À La Réunion, il y a un courant d’opinion qui, pour s’être réveillé tardivement, agite le spectre de l’envahissement des produits d’origine ACP sur le territoire européen de La Réunion. Ce fantasme alimente un discours à la limite de la xénophobie contre les pays voisins, tout en laissant entendre que La Réunion peut vivre dans une bulle aseptisée par rapport à l’environnement économique. Une attitude condamnable, car la seule parade face à une situation inéluctable, c’est l’anticipation. Loin d’une conduite défensive et irréaliste, il s’agit d’anticiper et de s’entendre pour progresser ensemble.
Au moment où l’on croit que le débat est clos, c’est l’Europe qui prolonge le débat d’une année. On a une année pour mieux se préparer et faire des propositions dans une perspective dynamique. À nous donc de vaincre nos peurs pour mieux marcher ensemble. Rien à voir avec la position de ceux qui veulent s’arcquebouter sur des situations datant de l’ancien régime !

J.-M. C.


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