L’esclavage est-il bien mort ?

15 avril 2005

(Page 2)

On ne répétera jamais assez que la connaissance de notre Histoire, c’est-à-dire de notre passé, de nos racines, à l’origine de ce que nous sommes et du contexte dans lequel nous vivons, est absolument indispensable. Pour mieux vivre le présent avec nous-mêmes et les autres. Pour mieux construire ensemble un avenir plus épanouissant pour tous. C’est là l’enjeu vital du projet de Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
C’est pourquoi nous voulons saluer le travail accompli par le Comité pour la mémoire de l’esclavage. Créé par la loi votée le 10 mai 2001 reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité, ce comité présidé par l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé, compte deux de nos compatriotes : Françoise Vergès et Gilles Gauvin.
Il vient de remettre toute une série de propositions au gouvernement, en particulier pour mieux faire connaître à tous les citoyens de la République et au monde les différents aspects du système esclavagiste et ses conséquences. Il a également proposé la date du 10 mai précisément pour célébrer l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage, afin de ne jamais oublier ce que fut ce système odieux.
Celui-ci avait pour seul but de permettre aux classes dominantes de la période coloniale de s’enrichir grâce au travail gratuit d’hommes, de femmes et d’enfants. Réduites au statut d’esclaves, ces personnes étaient considérées par la loi comme des "meubles", uniquement en raison de la couleur de leur peau. Ce crime contre l’humanité qu’est l’esclavage repose sur le racisme.
Question : aujourd’hui, comment s’enrichissent les classes dominantes à La Réunion, en France et dans le monde ? Selon quels rapports de production et quels rapports sociaux ? Selon quel mode de fonctionnement mental, quelle idéologie et quel système de valeurs ? L’esclavage est-il bien mort ?

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus