L’Histoire nous jugera

14 mai 2009, par LB

Suite à l’édito d’hier intitulé « L’Histoire nous jugera », un lecteur a contacté "Témoignages" pour nous faire part de deux exemples concrets qui illustrent la nécessité d’avoir une vision historique et anticipatrice de l’avenir, si l’on veut réellement être un acteur responsable du développement durable de notre pays. Il s’agit de la route littorale et du tram-train.
Qui s’est opposé au début des années 50 puis au début des années 70 au projet de liaison routière entre le Nord et l’Ouest de l’île au pied d’une « falaise pourrie », comme disait l’élu communiste Henri Lapierre, et qui a imposé à deux reprises ce tracé de la route littorale au détriment des Réunionnais ? Qui s’est opposé, avec les élus communistes, au tout début des années 50, à la suppression du chemin de fer, et qui a imposé aux Réunionnais, depuis des décennies, une politique des déplacements non durable, avec tous ses dégâts sur le pouvoir d’achat, la santé, le patrimoine naturel, foncier et historique des Réunionnais ?

Ces deux exemples montrent que certains élus et autres décideurs se soucient de l’intérêt général de la population réunionnaise, notamment de la catégorie la plus pauvre, tandis que d’autres privilégient les intérêts particuliers, surtout ceux des plus riches. Les premiers pensent au bien-être à la fois des générations du moment et à celui des générations futures, tandis que les seconds sont indifférents au sort des deux.
Hier dans la presse, le conseiller général socialiste du Tampon posait le problème du projet de Schéma d’aménagement régional en cours d’élaboration et la préservation du foncier agricole. Mais pourquoi son parti et son gouvernement n’ont-ils pas suivi dans toute l’île l’exemple donné par Paul Vergès à son arrivée à la mairie du Port, où il a fait acheter par la commune 66% des terrains pour éviter la spéculation foncière ?

Quand on voit le collègue maire dionysien de l’élu socialiste tamponnais tout faire pour retarder la réalisation du tram-train, on s’interroge sur sa conception de la politique. Quand on voit le PS parler d’une « Europe sociale » à propos des élections du 7 juin, tout en soutenant un traité européen qui entraîne la casse sociale, on se demande où est la cohérence de telles positions ?
Les Réunionnais continueront à payer les conséquences de la politique conservatrice et à courte-vue — qu’elle ait été de "droite" ou de "gauche" —, tant qu’ils ne prendront pas en main la responsabilité des orientations de La Réunion pour construire par eux-mêmes un développement durable. Et aucun responsable politique n’échappera au jugement de l’Histoire.

L. B.

TrainUnion européenne

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